Mondial 1998 : France-Brésil, toutes les anecdotes sur les Bleus le jour de la finale

Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France de football est sacrée championne du monde le 12 juillet 1998 lors de la finale contre le Brésil au Stade de France. Un doublé de Zidane et un but de Petit envoient les Bleus emmenés par Aimé Jacquet sur le toit du monde. Une ultime journée de ce Mondial organisé à la maison qui regorge d’anecdotes.

Dire que peu de gens croyaient au sacre de la France au lancement de « sa » Coupe du monde le 10 juin 1998 est un euphémisme.

Le sélectionneur Aimé Jacquet décrié par la presse – L’Équipe en tête -, un jeu peu reluisant et des résultats pas franchement encourageants… Mais tout cela est vite balayé avec le début de la compétition et la montée en puissance des Bleus : des matches de poules, au but en or contre le Paraguay en passant par les tirs au but contre l’Italie, avant le renversement de la Croatie grâce à un improbable doublé de Thuram… jusqu’à la finale.

France-Brésil, la « petite magouille » de Platini

France-Brésil. Stade de France. 12 juillet 1998. Existe-t-il plus belle affiche pour une finale ?

Et selon Michel Platini, ce n’est pas un hasard. Interrogé par France Bleu, l’ancien n°10 tricolore et co-président du Comité français d’organisation du Mondial 1998 avoue qu’une « petite magouille » permet d’empêcher que la France et le Brésil ne s’affrontent avant la finale : « Quand on a organisé le calendrier, on a fait une petite magouille. Si on finissait premier du groupe et que le Brésil finissait premier, on ne pouvait pas se rencontrer avant la finale »

Et de préciser dans un sourire : « On ne s’est pas emmerdés pendant six ans à organiser la Coupe du monde pour ne pas faire quelques petites magouilles. Vous pensez que les autres ne le faisaient pas pour leur Coupe du monde ? France-Brésil en finale, c’était le rêve de tout le monde »

En effet, le jour du tirage au sort des groupes le 4 décembre 1997, Sepp Blater – futur président de la FIFA le 8 juin 1998 – place volontairement les deux équipes dans les « bons » groupes : « Le Brésil et la France sont les deux seules privilégiées. Brésil ira dans le groupe A et la France dans le groupe C ».

Ainsi, si les Bleus – pays organisateur – et la Seleçao – tenante du titre – terminent en tête de leur groupe, les deux sélections ne s’affronteront pas avant la finale. Ce qui arriva.

Or, selon le règlement de la FIFA, les huit têtes de série auraient dû être réparties de manière aléatoire au sein des groupes via le tirage au sort.

Un procédé qui se répète lors du Mondial 2002 et 2006… mais abandonné par la suite. Désormais, seul le pays organisateur connaît son groupe en avance.

Pour rappel, la France hérite de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite et du Danemark. Déjà la chance au tirage du capitaine DD lors des grandes compétitions ?

L’entraînement surprise des Bleus à Clairefontaine le 12 juillet 1998

Ce dimanche 12 juillet 1998, la journée commence tôt à Clairefontaine pour Aimé Jacquet et Philippe Bergeroo. Comme à leur habitude, le sélectionneur de l’équipe de France et son adjoint/entraîneur des gardiens font leur footing ensemble à 6h30. Aimé lance alors à son compère : « Ce sera une belle journée… »

Bernard Dimoède raconte au Parisien son réveil avec Lilian Thuram : « Le matin du 12 juillet, on a entendu avec Lilian (Thuram), qui partageait ma chambre, un bruit d’avion. En fait, c’était un hélicoptère qui survolait Clairefontaine. On a allumé la télé et on a vu les images en direct tournées depuis cet hélico. Là, on s’est dit : ‘Bon cette fois, on y est.' »

Le programme de cette journée spéciale est écrit sur un paper-board depuis la veille au soir par Henri Emile, l’incontournable intendant des Bleus.

Le staff tricolore concocte une surprise au capitaine Didier Deschamps et à ses coéquipiers : un entraînement à 11h30. Ce qui n’est pas dans leurs habitudes les jours de match comme l’explique Aimé Jacquet à France Culture : « Le vendredi j’ai mis journée de repos. J’ai dit on va s’occuper, on va s’amuser. On est allés au château ‘Ricard’, des amis à nous (en face de Clairefontaine, ndlr) pour pêcher, faire du vélo, faire du cheval pour s’amuser, se détendre… Ensuite, pour que la reconcentration se fasse, samedi on fait un bon entraînement. Et puis hop, dimanche matin, petit entraînement d’éveil. Et là on repasse tout en revue : les coups de pied (arrêtés, ndlr), c’est là qu’on a mis tout en place. Chacun s’explique, on fait des échanges. On fait un petit entraînement dynamique. On est bien. Ça soulage. Je suis même obligé d’arrêter l’entraînement parce qu’il prenait de l’amplitude. On a préparé dans un climat extrêmement tranquille, de sérénité où tout le monde a participé, même ceux qui ne jouaient pas ».

Des images captées par la caméra de Stéphane Meunier pour le mythique documentaire « Les yeux dans les Bleus ». On y voit notamment les quatre défenseurs de la finale se préparer à affronter le phénomène Ronaldo, un « magicien » capable de faire disparaître le ballon.

Comme le raconte Henri Emile dans le Parisien, le onze de départ est dévoilé aux alentours de 11h, juste avant cet entraînement surprise à Clairefontaine : « Arrivé au vestiaire, Aimé commence par donner la composition d’équipe, poursuit Henri Emile. Il lui arrivait d’attendre un peu plus, pas ce coup-ci. »

Pas de suspense donc. Gardien : Barthez. Défenseurs : Thuram, Desailly, Lebœuf et Lizarazu. Milieux : Djorkaeff, Zidane, Deschamps, Petit et Karembeu. Attaquant : Guivarc’h.

Pendant ce réveil musculaire, des supporters situés aux grilles de Clairefontaine chantent « La Marseillaise ». Frissons côté tricolore. Le décor est planté.

Laurent Blanc privé de finale

Seule ombre au tableau : Laurent Blanc est privé de cet ultime match. La faute à un carton rouge reçu en demi-finale face à la Croatie à la suite d’un geste d’humeur sur Slaven Bilić, qui en rajoute. Dans le vestiaire après le match, le président Jacques Chirac – maillot de l’équipe de France sur le dos – échange avec le défenseur exclu : « C’est emmerdant (…) vous manquerez pour la finale ». Réponse de Lolo : « Je me pénalise moi-même ».

La veille de la finale, son nom est scandé plusieurs fois en forme de slogan par le Parc des Princes lors du match pour la 3e place entre la Croatie et les Pays-Bas : « Libérez Laurent Blanc« 

Une absence qui ressemble à un coup dur comme le montre cette statistique : alignés ensemble, Barthez-Thuram-Blanc-Desailly-Lizarazu n’ont perdu aucun match avec l’équipe de France (entre juin 1996 et juillet 2000, 22 victoires et 4 nuls en quatre ans soldés par deux titres).

Frank Leboeuf le remplace poste pour poste avec cette déclaration retranscrite par Libération que le vestaire lui reproche : « Je suis évidemment désolé pour Laurent, mais le sujet est terminé. Ma joie prime sur sa peine. C’est comme ça : un coup tu es très déçu, et l’autre très heureux. Notre vie est faite d’instants qui se succèdent. »

Pour l’anecdote, le défenseur « remplaçant » confie son mal-être dans l’émission Le Vestiaire : « Je n’aurais pas dû être là ce jour-là (…) C’était un match très difficile pour moi. Tu allumais la télé, tu regardais les journaux, les magazines, c’était comment on pouvait faire pour gagner sans Laurent Blanc. Tu te sens légèrement comme une merde. Aimé Jacquet ne m’a pas parlé pendant trois jours. Je ne sais pas pourquoi. Je n’ai jamais eu d’explication. Je lui en ai voulu »

Et de raconter la mauvaise blague des joueurs tricolores car à la fin du match Leboeuf tombe dans les bras de Bilic, responsable de l’expulsion de Laurent Blanc : « Je connaissais Bilic (…) Je ne sais pas ce qui s’est passé. Le match se termine. Je me retourne. Bilic est là, il me prend dans ses bras, raconte Frank Leboeuf. Il me dit bonne chance pour la finale. Le lendemain, Didier Deschamps et Marcel Desailly ont placardé à la cantine à Clairefontaine cette photo-là. Je n’ai pas apprécié. J’ai dit que c’était scandaleux. »

A Clairefontaine, une affiche de Laurent Blanc – une pub de l’équipementier Adidas – est placardée dans l’une des salles : « Faites-le moi pour moi ». Un malin s’amuse à déguiser le défenseur en pirate.

Pour l’anecdote, Laurent Blanc obtient le droit d’être sur le banc avec les Bleus pour la finale alors que le règlement FIFA exige que le joueur exclu soit en tribunes (comme Zidane contre le Paraguay). Et le « Président » – son surnom – peut embrasser le crâne de Fabien Barthez. Un rituel entre les deux joueurs pour se porter chance… un geste en référence à une soirée festive voire coquine des Bleus.

Et Laurent Blanc de se marrer dans Le Parisien : « On me reparle surtout d’une autre chose : le bisou sur le crâne de Barthez. Et voilà, 20 ans de carrière, une Coupe du monde et les gens vous parlent d’un bisou (rires) ! »

La causerie d’Aimé Jacquet avant de rejoindre le Stade de France

Le midi, le menu du déjeuner est le même que les autres jours de match comme le détaille le livre « C’était un 12 juillet » : salade, crudités, sole et purée. Comme à son habitude, Lilian Thuram se fait son propre mélange de salades. Une manie dont se moque gentiment ses copéquipiers… avant de réclamer cette fameuse salade « Lilian » pour l’imiter après son doublé contre la Croatie. Ses deux seuls buts en équipe de France.

L’après-midi, sieste pour les uns à l’image de Dugarry, Henry et Trezeguet. Moment de détente pour les autres : Zidane joue au ping-pong, Barthez fume, Thuram se balade en forêt et se fait raser le crâne par Karembeu.

Deux personnalités extérieures à Clairefontaine parviennent à parler au téléphone aux joueurs. Bernard Tapie encourage Didier Deschamps et Giovanni Agnelli, le président de la Juventus, motive Zinedine Zidane.

A 17h, ultime causerie et séance vidéo dans le salon rose à Clairefontaine. Avec ce conseil prémonitoire d’Aimé Jacquet à ses joueurs : « Sur les coups de pied ils sont assez dilettantes. Si vous êtes un petit peu futés, malins, essayez de bouger, essayez de les perturber. Ils n’ont pas une rigueur de marquage énorme sur les coups de pied arrêtés. » Bien vu.

La dernière causerie d’Aimé transporte ses hommes, comme le rapporte Le Parisien : « Si vous vous comportez comme vous vous êtes comportés jusque-là, vous serez champions du monde. Vous allez chercher les Brésiliens sans leur laisser le loisir de réaliser leurs grigris. Exprimez-vous avec vos armes, elles vous conduiront au titre. »

Un moment fort que détaille le responsable presse de l’époque, Philippe Tournon, dans son livre « La vie en bleu » : « L’intervention du coach marqua les esprits parce qu’elle fut de très haut niveau sur le plan émotionnel. Djorkaeff l’évoquera très joliment quelques années plus tard : ‘Dans sa causerie, Aimé a commencé tranquille, puis, d’un coup, il a monté le ton. On avait la gorge serrée, la chair de poule. Ce qu’il était en train de nous dire, ça venait de tellement loin que ça sortait tout seul. Ce fut un grand moment d’hommes, le dernier vraiment entre nous. Quand nous nous sommes levés, nous aurions pu aller au stade en courant. C’est un raz-de-marée qui nous a portés de Clairefontaine au Stade de France. J’avais la certitude qu’il ne pouvait rien nous arriver.' »

Champagne caché et T-shirts spécifiques en cas de sacre

Au moment du départ de Clairefontaine pour rejoindre le Stade de France, Diamantino de Faria – le magasinier des Bleus que tout le monde appelle Manu – cache du champagne en cas de sacre dans sa camionnette comme il l’avoue au Parisien : « C’était mon secret. J’avais glissé un magnum de champagne dans une glacière et j’ai caché le tout derrière d’autres sacs. Deux autres personnes étaient dans la confidence : le cuisinier, qui m’avait dégoté le champagne, et Henri Emile. Les joueurs et le staff ne devaient surtout pas le savoir. Par superstition. Et si on avait perdu, je n’aurais jamais sorti cette caisse de la camionnette. C’est la seule qui est restée au fond jusqu’à ce que j’aille la chercher au coup de sifflet final. »

Des bouteilles qui, contrairement à 1993 avec le fiasco des Bleus contre la Bulgarie, seront bien débouchées.

Autre secret concernant les équipements Adidas en cas de sacre : « La seule chose importante, c’était d’ajouter, dans la camionnette, un sac de sport. A l’intérieur, il y avait une trentaine de tee-shirts confectionnés pour être portés en cas de victoire. Dessus, il y avait le fameux slogan ‘La victoire est en nous‘. Personne ne devait les voir et, si par malheur, la France avait perdu, j’avais pour mission de les détruire le plus vite possible. »

A 18h, le bus tricolore – avec un simple panneau avec l’inscription France sur le pare-brise – quitte Clairefontaine.

Une marée humaine accompagne les Bleus durant les 70km qui les séparent du Stade de France (Saint-Denis) depuis les Yvelines, en région parisienne. Une ambiance digne d’une étape du Tour de France avec des supporters, des journalistes et un hélicoptère pour filmer le trajet du bus tout le long de la route comme l’explique Henri Emile : « D’ordinaire, il nous fallait une heure pour rejoindre le Stade de France, où on souhaitait arriver une heure trente avant le début de la rencontre programmée à 21 heures. On avait décidé de prendre un quart d’heure de marge. Ce n’était pas un luxe, car on va mettre près d’une demi-heure pour franchir les grilles du domaine, à Clairefontaine, devant lesquelles deux ou trois mille personnes se sont massées. Devant cette foule qui bloque l’autocar et ne lui permet d’avancer que mètre par mètre, Aimé m’a aussi demandé si on serait bien dans les temps pour bénéficier d’une préparation optimale ».

A l’intérieur du bus, Zizou est assis au milieu de la dernière rangée avec Duga à ses côtés. Les joueurs commentent le trajet, d’autres écoutent de la musique comme Emmanuel Petit (du Mozart dans les oreilles). Lilan Thuram lit un livre. Christophe Dugarry aperçoit le journaliste Pascal Praud sur une des motos de presse. Et il s’écrie « Praud poireau ! », déclenchant les rires, comme le décrit « C’était un 12 juillet« .

Le bus arrive enfin au Stade de France vers 19h15 et dépose les Bleus qui ont rendez-vous avec l’histoire.

Ronaldo et les feuilles de match

L’affiche décidée par la FIFA est Brésil-France (et non pas France-Brésil). Conséquence : les Bleus prennent place dans le vestiaire des visiteurs. Ce qui ne les pertube pas comme le confie Henri Emile : « Franchement, tout le monde s’en moquait. Pas de superstition, donc, mais un rituel immuable : chacun est à sa place, toujours la même. Didier (Deschamps, ndlr) au bout du banc tout à gauche et Zizou à l’autre extrémité à droite. Chacun répète les gestes dans le même ordre. »

Les Bleus ne le savent pas encore, mais Ronaldo n’est pas en route pour le Stade de France à cette heure-là. L’attaquant brésilien se trouve à la clinique des Lilas pour subir toute une batterie d’examens. La raison ? Un peu plus tôt dans l’après-midi, le Ballon d’or est pris de convulsions dans sa chambre d’hôtel qu’il partage avec Roberto Carlos. Malaise ? Crise d’épilepsie ? Crise cardiaque ? Le mystère demeure encore aujourd’hui.

Et son coéquipier Edmundo de témoigner : « C’était un jour comme un autre, la routine, sauf que c’était un jour de finale. Café le matin, collation. En remontant dans les chambres, j’étais avec Doriva. Je vois Ronaldo avoir des convulsions. Quand je l’ai vu, je suis sorti dans les couloirs pour prévenir tout le monde. Avec César Sampaio, on lui déroule la langue, alors qu’il a les yeux révulsés. C’était vers 13-14h. Et là, au goûter, tout le monde sait que Ronaldo a eu des convulsions, sauf lui. Ils l’ont mis sous la douche, lui ont donné un calmant et il s’est endormi. Il arrive dans la salle, s’assoit, prend une part de gâteau et un jus d’orange. Tout le monde le regarde, sous tension. Puis il sort pour passer un coup de fil et, là, Leonardo dit : ‘il faut lui parler, il va mourir sur le terrain’. Il avait l’air bizarre, un peu dans les nuages. Le staff décide de lui expliquer ce qu’il s’est passé et lui dit qu’il doit aller faire des examens »

Suspendu, Laurent Blanc fait des allers-retours dans les couloirs du Stade de France. Il est le premier joueur de l’équipe de France à entendre la rumeur : Ronaldo ne jouerait pas ! Il prévient Aimé Jacquet qui en avertit les joueurs.

A 20h, coup de tonnerre ! Sur la première feuille de match, Ronaldo n’est pas titulaire. Il est remplacé à la pointe de l’attaque par Edmundo.

Peu de temps après, une autre feuille de match parvient au staff tricolore et à la presse où R9 est finalement titularisé.

Arrivé au stade à l’arrache, Ronado dit vouloir absolument jouer cette finale de Coupe du monde comme il le racontera des années plus tard lors d’un entretien avec Gary Lineker à la BBC en 2014 : « Les médecins m’ont appelé dans une pièce et m’ont expliqué que j’avais eu une convulsion et m’ont dit que je ne pouvais pas jouer. J’ai dit : ‘Non, ce n’est pas possible, je veux jouer donc je vais jouer.' »

Et de préciser : « Scientifiquement, on n’a jamais trouvé d’explication. C’était sans doute lié au stress. Je continue à penser que j’ai pris la bonne décision, d’assumer, courageusement, de jouer. On m’a garanti que je n’avais rien de grave. J’ai fait tous les tests possibles dans une clinique. Zagallo n’a même pas eu le choix. Je suis arrivé au stade, j’ai mis mes affaires, j’ai dit : ‘Je vais jouer' ».

Et de dire après la finale, cité à l’époque par Le Monde : « J’aurais pu me dégonfler mais j’ai décidé de jouer et de mettre le paquet pour aider l’équipe. »

Envie incommensurable de disputer une finale de Coupe du monde ? Pression des sponsors ? S’il est moins tranchant sur le terrain, le Ballon d’or en titre – élu meilleur joueur de la compétition – se procure les plus belles occasions brésiliennes.

Ce que résume Mario Zagallo après le match : « Je n’ai pas arrêté de penser à le remplacer. Mais il m’a dit qu’il se sentait bien. Si je ne l’avais pas fait jouer, on me l’aurait reproché pendant longtemps. »

Même son de cloche chez Ronaldo qui balaie les rumeurs dans un entretien au Financial Times en 2019 : « Je pense que les gens aiment les théories du complot. Tant de conneries (…) Ce n’était pas mon meilleur match. Mais je me battais. Je courais. J’étais prêt à jouer… Certains jours, vous ne vous sentez pas bien et d’autres, vous vous sentez bien. C’est difficile à expliquer. Vous voyez Messi jouer avec Barcelone et comment il joue avec l’équipe nationale. C’est complètement différent. »

Et de préciser : « Ce n’est pas facile de jouer avec l’équipe nationale dans les grandes compétitions. Tous les meilleurs joueurs du monde sont présents, ce n’est donc pas facile de remporter une Coupe du monde, en particulier lorsque vous jouez contre la France à Paris. Tout le stade était bleu. »

Coéquipiers à l’Inter, Djorkaeff prend de ses nouvelles avant le coup d’envoi : « C’était mon coéquipier à l’Inter Milan. Alors je suis allé voir les Brésiliens et on m’a dit que tout allait bien pour lui. »

Le Brésil ne s’échauffe pas sur la pelouse

Pour la première fois dans une finale de Coupe du monde, une équipe ne s’échauffe pas sur la pelouse. Le Brésil reste dans son vestiaire.

Côté tricolore, l’ambiance est à la concentration et à la sérénité. Et parfois les Bleus sont très détendus à l’image d’Emmanuel Petit se laissant aller à lâcher un pet, Marcel Desailly avec sa sucette à la bouche et Youri Djorkaeff qui s’amuse avec son chewing-gum en faisant sembler de le coller à la caméra de Stéphane Meunier. Des images à voir dans « Les yeux dans les Bleus ».

Barthez, (mauvaise) blague et fou rire

Avant le match est organisé le défilé Yves Saint-Laurent avec les mannequins Carla Bruni (future Première dame) ou encore Adriana Karembeu (compagne de Christian).

Un spectacle dont le troisième gardien Lionel Charbonnier ne perd pas une miette comme il le raconte au Parisien : « Il y a un souvenir que je suis le seul à avoir dans le groupe : le défilé des mannequins avant le match. Je m’étais isolé de la pression en me mettant dans un coin, au bord de la pelouse. Les top-modèles défilaient au son des Tambours du Bronx. J’étais derrière un tambour et j’appréciais le spectacle. Au point que j’en ai même oublié l’heure de la causerie d’Aimé Jacquet. On me cherchait partout sans me trouver. C’est Henri Emile, l’intendant, qui m’a déniché en me criant : ‘Lio, ça fait cinq minutes qu’on te cherche !' »

Quand les mannequins quittent la pelouse, les gardiens font leur apparition en premier pour l’échauffement sur les coups de 20h.

Il fait bon, autour de 23°C, et il y a du beau monde dans les tribunes parmi les 80.000 spectateurs. Le chef de l’Etat Jacques Chirac, le Premier ministre Lionel Jospin, Michel Platini côté présidentiel. Et en VIP : Arnold Schwarzenegger, Bill Gates, les Rolling Stones, Sting, Bono, Gérard Depardieu en béquilles (accident de moto), Sean Connery, Jean-Jacques Goldman, Pascal Obispo, les femmes des joueurs…

On le sait, Fabien Barthez est un déconneur. Même le jour de la finale de la Coupe du monde ? Affirmatif. À l’échauffement, à quelques minutes du coup d’envoi, le gardien tricolore simule une blessure comme le raconte l’entraîneur des gardiens Philippe Bergeroo : « Dès le premier ballon, Barthez retombe au sol et se met à hurler. Pour Bergeroo, c’est la panique. “Il gueulait ‘mon genou, tu m’as cassé le genou, va chercher le docteur.’ Je me dis ‘putain, j’ai blessé le gardien de l’équipe de France le jour de la finale de la Coupe du monde.’ Je me mets à courir pour aller chercher le toubib, et là j’entends Fabien qui m’appelle ‘reviens Philippe, je déconne. On va la gagner cette Coupe du monde.’ Je lui aurais bien mis un coup de pied au cul à ce merdeux. J’ai eu la peur de ma vie.”

Un Fabien Barthez décontracté malgré l’enjeu, donc. Preuve en est également son fou rire durant les hymnes à quelques secondes du coup d’envoi de cette finale au Stade de France. La raison : Lilian Thuram qui chante (faux) la Marseillaise à tue-tête près de lui comme à chaque match.

Après le traditionnel bisou sur son crâne déposé par Laurent Blanc (suspendu), “Fabulous Fab” fera un match XXL avec notamment un bloc-arrêt mythique et une sortie musclée face à Ronaldo.

Pendant ce temps, alors que la caméra filme le banc des remplaçants, Bernard Lama – gardien n°2 qui n’aura pas joué une seconde du Mondial – soulève son maillot et fait apparaître un T-Shirt noir où il est écrit deux dates : 1848 – 1998, en référence au 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

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Philippe Bergeroo, entraîneur des gardiens au Mondial 1998, se rappelle pour Eurosport : “J’étais très content quand Aimé Jacquet m’a annoncé que je devais choisir entre Fabien Barthez et Bernard Lama, mais un peu moins quand j’ai compris que ce serait aussi à moi de l’annoncer à celui qui n’était pas élu”.

Suspendu après avoir été contrôlé positif au cannabis en avril 1997 (comme Fabien Barthez en janvier 1996), Bernard Lama perd petit à petit sa place de n°1. Alors que la France est déjà qualifiée pour les huitièmes de finale du Mondial 1998, la doublure refuse de jouer le dernier match de poule contre le Danemark.

Chirac ne connaît pas (tous) les noms des Bleus

Avant le match, le speaker du Stade de France égrène les prénoms des 22 (futurs) champions du monde, en laissant le soin au public de compléter les noms de famille.

Scène culte captée par une caméra : Jacques Chirac galère à l’annonce de la plupart des noms des joueurs de l’équipe de France. Mode playback enclenché.

Zidane, un doublé grâce à Aimé Jacquet

Avant de quitter le vestiaire, Aimé Jacquet en remet une couche à ZZ : « Premier poteau, premier poteau ! »

Philippe Bergeroo encourage Zidane – futur Ballon d’or 1998 – à quelques instants d’entrer sur la pelouse : « Allez Zizou c’est pour toi ! Allez petit ! »

Avant le match, Laurent Blanc astique Zidane : « Marque au moins un but, c’est maintenant qu’on va voir si tu es un grand joueur ». On a vu. Deux fois même.

A 20h57, les deux équipes se retrouvent dans le tunnel.

Bernard Diomède se souvient pour Le Parisien : « Dans le couloir, tous les joueurs étaient alignés. On a tous regardé Ronaldo, dont on nous avait d’abord dit qu’il ne jouerait pas. Il était blême. Quand Lilian (Thuram) a poussé son fameux cri de guerre avant d’entrer sur la pelouse, il a limite fait tomber Ronaldo ! »

Thuram harangue ses coéquipiers en parlant de la Coupe du monde qui se trouve devant eux : « On la regarde elle est pour nous ».

A 21h, le coup d’envoi est donné. Il faut attendre à peine 27 minutes pour un premier coup de tête victorieux de Zidane sur corner (1-0, 27e). Rebelote juste avant la pause : nouveau coup de boule sur corner du n°10 tricolore (2-0, 45e+1).

Un doublé de la tête sur corner qui ne doit rien au hasard. Habituel préposé aux corners, ZZ laisse Manu Petit tirer le premier et Youri Djorkaeff le second. Zidane se souvient dans L’Equipe : « Les jours avant la finale, Aimé Jacquet avait mis l’accent sur les corners : ‘Zizou, je sais que le jeu de tête n’est pas ton point fort, mais ce Brésilien, il fait 1,70m (Roberto Carlos, ndlr), celui-là, à peine plus (Leonardo, 1,75m), donc je te garantis que si tu y vas avec conviction, tu peux faire quelque chose.’ Et ça s’est passé comme ça. »

Et de préciser dans Le Parisien : « Mon but de la tête au premier poteau, c’est encore un truc d’Aimé Jacquet. Il est venu me voir pendant la causerie pour me dire : ‘Je te garantis, tu peux aller au premier poteau. Regarde le Brésilien au marquage, c’est un nain.’ Finalement, il n’avait pas tort (sourires). Parce que moi, de la tête, euh… Finalement, ce premier but, il me libère grave. Mais grave. Mais pourtant je reste fermé alors que normalement, c’est un moment heureux. En revanche, après le deuxième but, c’est le partage, je suis ouvert, souriant. Je suis tout cela. Je suis un gamin, un tout petit enfant à qui on a donné son jouet. »

Zidane revient sur ses émotions : « Sur le premier but, je sens une forme de tension, je ne suis pas obligatoirement content, d’ailleurs, ça se voit, je ne souris pas. En revanche, sur le deuxième, je me libère. C’est une joie énorme. Je me dis : ‘Ah ouais, tu as marqué en finale et, en plus, deux buts. Il y a 2-0, c’est pas mal engagé, cette histoire’. »

Un mauvais marquage brésilien que le capitaine Dunga explique : « Sur les corners, Ronaldo devait marquer Zidane, mais après sa crise dans l’après-midi, on a changé de stratégie et c’est Leonardo qui s’y est collé ».

> La finale en vidéo

Des années plus tard, Roberto Carlos et Zinedine Zidane se chambrent.
– Roberto Carlos : “Ce jour-là tu as mis deux buts de la tête ?”
– Zidane : “Oui”
– Journaliste : “Tu as mis combien de buts de la tête dans ta carrière ?”
– Zidane et Roberto Carlos : “Seulement deux”

Un doublé que son père ne voit pas. Dans son autobiographie, Smaïl Zidane (le papa de Zizou) décrit son 12 juillet 1998 : « Le soir de la finale de la Coupe du monde, je ne suis pas au Stade de France, ni devant mon poste de télévision. Malika et moi gardons notre petits-fils, Luca, l’enfant de Yazid et Véronique, né deux mois plus tôt à Aix-en-Provence (…) Je suis sorti dans le jardin avec Luca dans les bras. Il fait très doux en ce début d’été, et je m’assieds sur une chaise pour mieux bercer mon petit-fils qui dort comme un ange. Ce soir, je dois être le seul du quartier à ne pas regarder le match. »

Il est tout de même tenu au courant de l’avancée du score par Noureddine, le frère de Zinedine : « Il viendra donc dans le jardin à trois reprises. Premier but de Yazid ; deuxième but, encore lui. Comme il doit être heureux, notre Yazid ! Je ne peux pas détacher mon regard des yeux clos, du souffle si léger de Luca. Et mes lèvres lui murmurent malgré moi: ‘Ah, ton père, ton père’… »

En revanche, son fils aîné Enzo – âgé de 3 ans – est au Stade de France et voit les deux coups de tête de son papa… avant de s’endormir en seconde période sur les genoux de sa maman.

Exceptionnellement, le chauffeur de bus n’a pas de billet pour voir le match. Mais José Alegria se sert de son accréditation pour se placer en tribunes comme il le confie au Parisien : « A 2-0, je suis entré discrètement pour m’installer sur une marche d’escalier. A un moment, une femme a voulu me faire sortir et je lui ai crié : ‘Je suis le chauffeur de l’équipe de France, soyez sympa.’ Elle ne voulait rien savoir. Mais un vigile m’a reconnu et m’a proposé de suivre le match aux emplacements réservés pour la sécurité. C’est là que j’ai vu la fin »

Le magasinier Manu rate le deuxième but de Zizou comme il le raconte au Parisien : « Juste avant la pause, j’ai quitté le banc de touche pour aller poser les maillots de la seconde période. A ce moment-là, il y avait 1-0 pour nous. Quand les joueurs sont revenus dans le vestiaire, beaucoup avaient le sourire. J’ai dit : ‘Les gars, on ne mène que 1-0, ce n’est pas fini.’ Zizou m’a entendu, s’est retourné et m’a répondu : ‘Mais Manu, j’en ai marqué un autre !’ Je l’ai regardé avec surprise. ‘Si, si, c’est vrai, je te jure,’ a-t-il ajouté avec son beau sourire. Par réflexe, j’ai rétorqué comme si j’étais entraîneur : ‘C’est pas fini quand même !' » 

Le discours de Deschamps à la mi-temps

A la pause, les Bleus mènent donc 2-0. Dans le vestiaire, Didier Deschamps multiplie les conseils aux uns et aux autres. Le capitaine a déjà l’âme d’un futur entraîneur.

Le n°7 tricolore demande à ses coéquipiers de ne pas trop reculer en seconde période : « On ne reste pas le cul sur Fabien (Barthez, ndlr). On ne fait pas la muraille de Chine. » Et de préciser : « On ne lâche rien, pas maintenant hein, on se met minable, on a fait le plus dur, il y a encore 45 minutes de folie ».

Deschamps rembobine des années plus tard dans Le Parisien : « A la mi-temps il y a 2-0. Je ne l’exprime pas aux joueurs, mais je suis convaincu de notre victoire. Par rapport à nos caractéristiques, vu comme on défendait depuis le début de la compétition, j’ai su que c’était bon. J’ai dit l’inverse dans le vestiaire à la pause. Je savais que le premier quart d’heure de la seconde période allait être déterminant pour nous. On a fait de la gestion. »

Après une seconde période maîtrisée malgré l’exclusion de Marcel Desailly à la 68e minute (deux cartons jaunes) et quelques occasions franches des Brésiliens – arrêt de Barthez sur Ronaldo et la barre de Denilson – Emmanuel Petit marque l’ultime but dans les arrêts de jeu (3-0, 90e+3). Cláudio Taffarel battu pour la troisième fois. Le 1.000e de l’histoire de l’équipe de France. Et la naissance d’un chant désormais incontournable : « Et 1, et 2, et 3-0 ! ».

Aimé Jacquet se souvient de ce moment précis. Comme il le raconte à France Culture, sur le but de Petit, le sélectionneur glisse à Philippe Bergeroo : « Je crois qu’on y est ce coup-là, on est champion du monde ! » Et il me dit : ‘Ca fait un moment qu’on y est !' »

La France devient championne du monde de football pour la première fois de son histoire.

« Après ça on peut mourir tranquille »

22h51. Coup de sifflet final. C’est l’euphorie. Ne tenant plus sur le bord du terrain – Trezeguet pleure contre Henry, Roger Lemerre « broie » l’épaule de Titi -, les remplaçants se précipitent sur la pelouse. Les joueurs se tombent dans les bras. Les larmes coulent. A genoux, Fabien Barthez est relevé par son rival Bernard Lama qui lui lance : « Les champions c’est debout ».

Aimé Jacquet enlace ses hommes et se dirige vers Petit : « Manu t’as été le meilleur ».

Autre déclaration culte : celle de Thierry Roland. En direct aux commentaires de TF1 avec le maillot de l’équipe de France, il s’exclame : « Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille ! Enfin le plus tard possible, mais on peut ! Ah c’est superbe ! Quel pied, ah quel pied, oh putain, oh la la la la la la… oh c’est pas vrai ! »

Un commentateur avec maillot et écharpe de l’équipe de France, ce qui n’est pas pour déplaire à Didier Deschamps qui en a marre des VIP dans les tribunes comme le rapporte Le Monde : « Dimanche (12 juillet 1998, ndlr), il faudrait couper les cravates. Quand on est entré sur la pelouse, mercredi (contre la Croatie, ndlr), il y avait presque toute une tribune en costumes noirs. On se serait cru à un enterrement. Ces gens- là ont les fesses coincées, ils viennent au stade comme s’ils allaient au théâtre. La ferveur est immense, mais elle est à l’extérieur. Les vrais amoureux du foot qui vibrent pour nous, n’ont pas accès au stade. Le paysan et l’ouvrier en bleu-blanc-rouge, ils n’ont pas les moyens d’avoir une place. »

Aimé Jacquet de renchérir : « Ce n’est pas un public qui nous pousse, c’est un public qui suit. Les gens qui aiment vraiment le football, ils sont dehors. »

Pour l’anecdote, Jean-Michel Larqué – le compère de Thierry Roland aux commentaires – file très rapidement après le match comme il le raconte au Parisien : « Je suis peut-être le Français présent au stade qui a le moins profité de la victoire. J’ai quitté Saint-Denis au bout d’un quart d’heure, juste après la remise de la Coupe. A cette époque, j’étais rédacteur en chef du magazine Onze Mondial et j’ai dû aller m’occuper du cahier spécial qui devait être bouclé à 3 heures du matin. J’ai bossé toute la nuit avant de prendre un avion à 7 heures du matin pour le Pays basque. Et tout ce temps, je suis resté habillé avec le maillot de l’équipe de France que je portais au stade ! »

Dès le coup de sifflet final, Gilles Bocq, le représentant d’Adidas, se précipite sur son mystérieux sac caché dans la camionnette avec le champagne : « Je me suis placé au bas des marches menant à la tribune officielle. Après la remise de la Coupe, tous les joueurs sont redescendus et je leur ai tendu le tee-shirt ‘La victoire est en nous’. 80 % l’ont pris et l’ont enfilé tout de suite. Ma mission était réussie. Ce vêtement est devenu le symbole du sacre. On en a vendu 350.000 pendant l’été ! »

Chirac embrasse le crâne de Barthez

Au coup de sifflet final, la tribune présidentielle explose de joie. Toute la tribune, sauf l’ex-patron (brésilien) de la FIFA Joao Havelange et Sepp Blatter le nouveau patron de la FIFA, en bas à gauche de la photo.

Quand les Bleus montent à la tribune présidentielle pour recevoir le fameux trophée, le président de la République est prêt. Avant le début de la compétition, Jacques Chirac passe soutenir les Bleus à Clairefontaine (le fameux jour où Roger Lemerre lui raconte à table une blague salace). Une première pour un chef de l’Etat que ses successeurs pérenniseront. Comme il le confie à Ouest France : « Je dis au capitaine des Bleus Didier Deschamps que je compte sur eux, et que je m’entraîne, de mon côté, à leur remettre la Coupe. »

Celui qui trimbale avec lui son maillot bleu n°23 offert par les joueurs peut ainsi réaliser son geste annoncé… Avant d’embrasser le crâne de Fabien Barthez, reproduisant le rituel de Laurent Blanc avec le gardien.

Didier Deschamps – aux côtés du vice-capitaine Laurent Blanc en survêtement – soulève la Coupe du monde pour la première fois de l’histoire de l’équipe de France.

Jean-François Lamour, conseiller au sport du président, confie sa crainte à franceinfo : « Quand Jacques Chirac remet le trophée à Didier Deschamps, je vois 22 gaillards euphoriques en crampons qui sautent dans tous les sens sur un parapet de 60-70 cm de large. Derrière eux, j’avais un pied sur le siège du président, prêt à l’agripper en arrière… »

Deschamps chambre Platini dans le vestiaire

Après la fête sur la pelouse, les tours d’honneur – Trezeguet avec un bonnet d’arlequin ciel et blanc en clin d’œil à l’Argentine, son pays natal – et les obligations médiatiques, les Bleus regagnent leur sacro-saint vestiaire.

Où est passé le champagne secrètement apporté ? Il est resté, oublié dans la camionnette, où le magasinier Manu file le récupérer en vitesse : « Quand tout le monde est revenu, Didier Deschamps s’en est emparé et a voulu arroser tout le monde. Le président Chirac est alors dans le vestiaire. Henri Emile se poste devant lui et lâche : ‘Didier, attention, il y a le président’. Le chef de l’Etat, qui a donné rendez-vous aux Bleus à la garden-party de l’Elysée le 14 juillet, libère les esprits : ‘Mais non, allez-y !' »

Dans le vestiaire, la vraie Coupe du monde – et non pas la réplique – passe de mains en mains entre les joueurs et le staff de l’équipe de France mais également entre celles de plusieurs personnalités comme Jacques Chirac, Lionel Jospin et Michel Platini.

Henri Émile raconte à RMC cette scène de chambrage entre Platini et Deschamps : « Je me souviens de Platini qui rentre dans le vestiaire et qui lui dit : ‘Il a fallu que j’organise la Coupe du monde pour que vous la gagniez’. Et Didier, tout de suite, répond : ‘Moi j’étais fait pour la gagner et toi pour l’organiser’. Il aime chambrer, il ne se moquait pas du tout »

« I Will Survive », l’hymne officieux des Bleus

La Coupe du monde trône dans le vestiaire. Autre star de ce Mondial : « I Will Survive » est entonné par les joueurs et le staff dansant dans le vestiaire. La chanson de Gloria Gaynor est devenue l’hymne officieux des Bleus durant toute cette compétition. Vincent Candela l’a importée dans le groupe et elle est chantée par tout le groupe pour la première fois dans le vestiaire après le premier match contre l’Afrique du Sud à Marseille. Un air qui accompagne les Bleus et toute la France durant ce Mondial.

Le chauffeur de bus se procure la K7 et la chanson est également mise dans le car lors des déplacement et notamment lors du retour à Clairefontaine cette nuit du 12 juillet 1998. Les Bleus ont survécu. Ils ont vaincu.

Pour l’anecdote, dans son livre « Histoires insolites de la Coupe du monde », Frédéric Veille raconte que la chanteuse américaine Gloria Gaynor menace de porter l’affaire devant les tribunaux : « La Fédération française de football trouve un arrangement avec la chanteuse, la nomme ‘ambassadrice d’honneur des Bleus’ et lui donne l’occasion d’enregistrer à son tour une nouvelle version – où figurent cette fois les fameux ‘la, la, la’. Gloria Gaynor finira par remercier celui qui lui aura permis de revenir sur le devant de la scène en offrant un disque d’or à Vincent Candela en 2000. »

Un beau jour en pleine préparation de l’Euro 2000, la chanteuse débarque au centre d’entraînement des Bleus pour offrir son disque d’or au défenseur tricolore. Vincent Candela se confie à Midi Libre : « Ce fut une surprise magnifique. Cette chanson, je la fredonnais à l’entraînement, surtout lorsque l’on se chambrait. Après le match à Marseille (face à l’Afrique du Sud, ndlr), elle est devenue le symbole de l’aventure. Je ne sais toujours pas pourquoi… »

Aimé Jacquet : « Je ne pardonnerai jamais »

Au coup de sifflet final, sur la pelouse, Aimé Jacquet savoure mais n’oublie pas de régler ses comptes avec L’Équipe. Malmené par le journal durant les mois précédents, le sélectionneur tricolore l’assure : “Je ne pardonnerai jamais”.

Et de remettre une couche dans une interview après match : « Il y a un journal qui n’a rien compris, qui sont des incompétents. Je suis déçu et honteux pour eux (…) C’est la vie, ils paieront. C’est facile de venir à la soupe (après le parcours des Bleus, ndlr). Je n’ai que du mépris pour ces gens-là. »

Poursuivi par le quotidien sportif qui réclamait 1 euro symbolique pour “injure publique”, Aimé Jacquet est relaxé le 30 mai 2003.

► Le zapping de la finale France-Brésil 1998

Des histoires de maillots

Pour ce Mondial 1998, l’équipementier Adidas confectionne un maillot spécial : il fait écho à la tenue que portent les Bleus lors de l’Euro 1984 organisé en France et remporté par la France.

Où est passé le maillot avec lequel Zizou inscrit son doublé ? Mis aux enchères avant finalement d’être retiré car pas authentifié à 100%, Zidane se confie dans L’Equipe : « J’en ai échangé un à la mi-temps avec Ronaldo. Il a celui des deux buts. C’est ce maillot qui est sur votre journal. Celui de la fin du match, je l’ai jeté dans les tribunes. Je l’ai lancé parce que j’avais un tee-shirt en-dessous. Sinon, je ne l’aurais pas fait, je n’aurais pas fini le tour d’honneur torse nu. J’ai dû vraiment faire un heureux. Le troisième, je ne sais plus où il est ou à qui j’ai pu le donner. On avait trois maillots par match à l’époque. J’en ai aussi fait refaire derrière pour offrir. Moi, je n’en ai pas gardé »

> Thierry Henry porte le maillot de Ronaldo après la rencontre.

Pour l’anecdote, un collectionneur français achète pour 3.350 euros le maillot porté ce soir-là par David Trezeguet (qui n’est pas entré en jeu). Mais il est détruit par la douane lors de l’expédition, pensant que c’était une contrefaçon.

Le retour à Clairefontaine et la folie partout en France

Un autre qui n’a pas de chance : Stéphane Guivarc’h. En plus de ne pas avoir marqué le moindre but lors de la compétition et d’avoir été maladroit en finale, l’avant-centre d’Auxerre voit ses affaires dérobées avant de repartir comme il le confie au Parisien : « Après la finale, on m’a volé mon sac ! Je l’avais mis dans la soute du bus avant de quitter le stade. Je n’ai même plus mon maillot de la finale, mes chaussures, l’écrin de la médaille (il avait confié la breloque à son épouse, nldr), le tee-shirt avec la coupe. Je me suis dit : ‘Merde ! Je rate deux buts et on me tire mon sac !’ C’était pas ma journée. Sur le coup, ça m’a mis les glandes. J’en veux au voleur, je ne trouve pas ça très beau et je pense qu’il doit avoir, au fond de lui, des remords à contempler ce qui ne lui appartient pas. »

Pour l’anecdote, Stéphane Guivarc’h n’explosera pas après cette compétition. À la fin de sa carrière, il devient vendeur de piscines.

Il est plus de minuit quand le bus repart direction Clairefontaine comme le raconte au Parisien le chauffeur José Alegria : « Les joueurs sont tous montés en hurlant et en me secouant par les épaules. La Coupe est arrivée dans les bras d’Aimé Jacquet, je lui ai demandé si je pouvais faire une photo souvenir. Il m’a répondu : ‘Bien sûr, José, toi aussi tu l’as gagnée’. Dans le bus, les gars chantaient sans cesse, notamment ‘I Will Survive’. On avait posé le trophée à l’avant. »

Le retour est encore plus long que l’aller, détaille José : « Pour le retour, l’escorte policière nous a fait changer de trajet et passer par l’autoroute A10. C’est en arrivant dans Clairefontaine qu’on a vu la route bloquée. A la hauteur du château Ricard, il y avait une petite montée sur la droite qui nous aurait permis de rallier rapidement notre résidence. L’escorte décide alors de nous faire passer par là. Les joueurs interviennent et me disent : ‘José, fais pas le détour, on va voir les gens’. On va mettre près de quatre-vingt-dix minutes pour faire quelques centaines de mètres. Je roulais à deux à l’heure. »

Bernard Lama se confie dans Le Parisien : « Après le match, j’étais dans le bus et il y avait la foule en face. On voyait les images des gens sur les Champs-Elysées. Là, j’ai commencé à pleurer et tout est sorti. Je n’avais jamais connu cela : autant d’eau qui sortait de mes yeux. C’était impressionnant. Impossible d’arrêter cela. Un trop-plein d’émotions est ressorti à ce moment-là. A cet instant, c’était vraiment fort. »

Pour l’anecdote, une journaliste se cache dans un autre véhicule avec la complicité de certaines femmes des joueurs avant d’être démasquée, comme le raconte le responsable presse de l’époque, Philippe Tournon, dans son livre « La vie en bleu » : « Marianne Mako, ex-TF1 et, cette année-là, pigiste à Paris Match, avait réussi à se glisser, avec la complicité de mesdames Pires et Lebœuf – celles de 1998 -, dans le car des épouses qui avaient suivi le nôtre depuis le stade de France. Pour n’attirer l’attention de personne, Marianne s’était couchée au fond du car et, une fois franchies les grilles de Clairefontaine, s’était redressée, persuadée d’avoir réussi son coup, et de tenir un fameux scoop, seule journaliste au contact des nouveaux champions du monde fêtant leur titre. Cette fois, c’est moi qui fus inflexible : j’avais dit non à l’AFP, à TFI, à L’Equipe et à tous les autres, aucune exception n’était envisageable. Marianne nous a quittés, fort dépitée, au moment où le feu d’artifice commençait à éclairer de ses premières fusées la nuit de Clairefontaine »

Au château, c’est le début d’une soirée très festive, très arrosée, cigares, vins fins, liqueurs. Aimé Jacquet danse la Macarena, Youri Djorkaeff – cigare à la bouche – entame torse nu un solo de kazatchok, la danse des Cosaques, et Laurent Blanc et Bixente Lizarazu parodient un strip-tease comme le raconte Henri Emile : « Marcel (Desailly) a voulu prendre un de mes cigares. Ça l’a plus que marqué, il a même été un peu indisposé. La coupe passait de table en table. Tout le personnel de Clairefontaine avait été convié. Aimé a ensuite emporté le trophée pour une courte nuit. »

Une ambiance décontractée. À l’image des jours passés à Clairefontaine comme le confie Emmanuel Petit : « Il nous arrive régulièrement de refaire le monde le soir en nous bourrant la gueule avec une bonne bouteille de vin et Fabien Barthez. On remplit des cendriers entiers. Nous fumons aussi au bar. Le coach tolère ce petit travers pendant la Coupe du monde 1998. »

Fait rare, les Bleus possèdent la « vraie » Coupe du monde en or massif. Pas la réplique. Aimé Jacquet dort avec dans la chambre n°15.

Pendant ce temps, des millions de personnes laissent exploser leur joie à travers toute la France et notamment plus d’un million envahissent les Champs-Elysées où l’on n’a plus vu autant de monde depuis la Libération.

Sur l’Arc de Triomphe, les noms des joueurs de l’équipe de France sont projetés par un laser géant installé sur la terrasse de l’agence Publicis des Champs. Avec notamment le fameux « Zidane Président ». Une opération de pub rondement menée par l’équipementier Adidas.

Seule ombre au tableau de cette soirée : prise de panique, une automobiliste fonce sur la foule faisant un mort et une trentaine de blessés sur les Champs-Elysées.

Les excuses de L’Equipe

« Pour l’éternité ». La une mythique de L’Equipe du 13 juillet 1998.

Pour l’anecdote, le journal n’a pas de photos des Bleus avec la Coupe du monde. Une absence qu’explique Jacques Deydier, ancien chef du service photo à L’Equipe : « On travaillait encore en argentique (…) Chaque tirage prenait sept minutes ! Mais ce soir-là, la direction a soudain avancé le bouclage à 23 heures car, pour la première fois, on allait imprimer plus d’un million d’exemplaires ».

Dans un édito, le patron de la rédaction du quotidien Jérôme Bureau s’excuse : « Ainsi, aussi sincère avait été notre défiance il y a quelques semaines (…) aussi sincère est aujourd’hui notre envie de féliciter Aimé Jacquet pour le travail accompli. Puisse-t-il l’entendre ainsi »

Avant le début de la compétition, le journaliste de L’Equipe déclare sur LCI le 27 mai 1998 : « Si la France gagne la Coupe du monde et que j’ai tort, je veux bien ici reconnaître que j’ai eu tort et me flageller avec plaisir »

Descente des Champs-Elysées avec la réplique du trophée

Le lendemain de la finale, le 13 juillet 1998, au petit-déjeuner, le trophée passe de mains en mains à Clairefontaine. Le programme du jour est inscrit sur le fameux paper-board : « 12h30 : déj à la FFF. 15h : Descente des Champs puis retour à la FFF ». Avec un dress-code à respecter : « Pantalon beige, tee-shirt Adidas, tennis Adidas ».

Les Bleus vont donc à Paris comme le raconte le responsable presse de l’époque, Philippe Tournon, dans son livre « La vie en bleu » : « Nous rejoignons ainsi la FFF pour un déjeuner, toujours avec nos épouses. Avant de passer à table, JT de 13 heures de TF1 présenté en direct de la FFF par Jean-Pierre Pernaut, le vrai trophée en or massif sur le plateau. C’est juste avant de monter dans le bus impériale, direction les Champs-Élysées, qu’on substituera au trophée authentique une réplique qui a tout l’air de la vraie… mais pas en or massif »

Plus de 500.000 personnes viennent rendre hommage aux Bleus remontant l’avenue des Champs-Élysées dans un bus à impériale.

En une heure, le véhicule parcourt 200 mètres. Face à tous ces supporters, il ne peut pas arriver jusqu’à l’Arc de Triomphe.

Christian Sarkis, le chef de l’unité du Raid présent à l’avant du bus au côté du chauffeur, raconte à franceinfo : « Les gendarmes et les CRS s’employaient à maintenir la foule, mais ils n’allaient pas tenir ce rythme tout l’après-midi. Certains joueurs se sont rendus compte de la situation, et ont demandé à partir. C’était dangereux, assez mal organisé, il faut le dire. Alors dès qu’on a vu une rue transversale, on est partis. »

Le bus bifurque vers l’avenue George-V, direction porte Dauphine.

La soirée des Bleus se termine au Lido. Comme à son habitude, Fabien Barthez s’éclipse et ne participe pas à cette soirée de fête.

Garden-party à l’Elysée et boulette de Chirac

Le lendemain, les Bleus sont invités à la garden-party du 14 juillet au palais de l’Élysée. Ils sont accueillis par l’orchestre de la Garde républicaine au son de « I Will Survive ».

Réunis sur le perron avec les joueurs et Aimé Jacquet, Jacques Chirac brandit le trophée avec cette boulette mythique : « Je voudrais saluer en mon nom et au nom de l’équipe de France, tous les jeunes présents ici. Je leur offre le plus beau cadeau que l’on puisse faire : l’équipe de France et la Coupe de France euh… la Coupe du monde pardon ! »

Autre anecdote. Jacques Chirac plaisante en faisant semblant de prendre à parti Emmanuel Petit au moment de le saluer : « Je ne vous aime pas vous ! (sourire) Parce que ma femme vous adore (rire) ».

Les héros du jour éclipsent même Johnny Hallyday comme le rapporte Le Parisien : « La star vient les saluer et les invite à son prochain concert, au Stade de France. »

Après les vacances, le 1er septembre 1998, Jacques Chirac remet la Légion d’honneur aux joueurs et au sélectionneur Aimé Jacquet. En plus de ces récompenses, on promet également aux Bleus une exonération fiscale… qui ne sera finalement jamais appliquée, comme le révèle Stéphane Guivarc’h au journal L’Équipe quelques années plus tard : « Le président Jacques Chirac et Lionel Jospin, son Premier ministre, nous avaient dit à l’époque : ‘Vous avez fait quelque chose d’extraordinaire pour la France, vous ne serez taxés qu’à 15 % !’ au lieu d’une tranche à 54 %, ce qui est énorme. Évidemment, jamais de papier officiel, pas de trace écrite ni une notification… Trois ans plus tard, boum : redressé ! ‘Monsieur, il manque les 39 % plus les pénalités et les intérêts de retard.' »

Cette fois, c’est vraiment la fin de l’aventure qui unit ces Bleus pour toujours. La preuve avec cette anecdote racontée par Philippe Tournon, dans son livre « La vie en bleu » : « On commençait à se dire au revoir, quand je remarquai Lilian Thuram et Bixente Lizarazu, le dos tourné à la salle, se tenant par la taille, le visage contre un épais rideau rouge en brocard. Que diable pouvaient-ils bien faire là, à ce moment-là, dans cette position-là ? Arrivé derrière eux, je commence à deviner les paroles de la Marseillaise ! Une dernière fois. avant de se quitter, après cinquante-cinq jours de vie commune, les deux coéquipiers avaient voulu se remettre dans la position qui avait été la leur avant les matchs, pendant les hymnes et, rien que pour eux, ils s’offraient et partageaient une dernière fois l’hymne national. Scène très forte qui disait beaucoup de cette force collective qui unissait ces garçons, liés par un serment d’aller au bout de l’aventure, comme un pacte qui transcende et magnifie tout. »

Aimé Jacquet tient son pari à la neige en luge

Aimé Jacquet résume, un peu taquin, cette finale à France Culture : « Ces Brésiliens, on les a tellement percutés qu’ils en ont été extrêmement friables défensivement. On aurait pu honnêtement avec un petit peu d’adresse corser l’addition, mais on s’en foutait ».

Comme promis, le samedi 5 décembre 1998, Aimé Jacquet retourne à Tignes, lieu emblématique des stages de préparation au Mondial. Le sélectionneur raconte à L’Humanité : « Tout est parti d’un pari loufoque lancé au cours d’une soirée bien arrosée” en décembre 1997, alors que le staff de l’équipe de France préparait à Tignes les deux stages en altitude des Bleus, à Noël de la même année puis en mai 1998. “Nous nous sommes lancés, Henri et moi, un défi, promettant de descendre ce glacier en luge si nous étions champions du monde.”

Comme à son habitude, il tient donc sa promesse : il descend la piste de neige sur une luge… accompagné de l’intendant Henri Emile qui tient la (réplique) de la Coupe du monde.

Comme promis toujours, Aimé Jacquet ne rempile pas sur le banc de l’équipe de France. Roger Lemerre – son autre adjoint – prend le relais pour remporter dans la foulée l’Euro 2000. Un doublé historique. Mais ça, c’est une autre histoire.

Il faut attendre vingt ans, le 15 juillet 2018 pour que l’équipe de France remporte de nouveau la Coupe du monde… avec pour sélectionneur Didier Deschamps qui était capitaine lors du sacre de 1998. Une prophétie annoncée par… Aimé Jacquet lui-même quelques mois plus tôt.

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