Que feriez-vous pour absolument gagner un match qui paraît impossible à remporter ? Surtout quand il s’agit de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Eh bien certains clubs vont jusqu’à faire appel à un marabout. C’est le cas du Paris Saint-Germain lors de la saison 1997-1998.
Nous sommes le 13 août 1997. Tour préliminaire de la Ligue des Champions, Paris se déplace en Roumanie pour affronter le Steaua Bucarest. Cela se passe moyennement bien pour Raï et ses coéquipiers : les Parisiens perdent 3 buts à 2. Mais avec la règle du but à l’extérieur, le club de la capitale conserve toutes ses chances pour se qualifier avant le match retour.
Joueur suspendu et tapis vert
Sauf que, lors de ce match, Paris fait jouer un joueur suspendu : Laurent Fournier. C’est évidemment interdit et la sanction de l’UEFA tombe : Paris perd ce match sur tapis vert : 3-0. Et là ce n’est plus la même musique, il faut gagner avec plus de trois buts d’écart lors du match retour au Parc des Princes pour se qualifier.
Michel Denisot, président du PSG à l’époque, est prêt à tout pour créer l’exploit comme il le raconte sur le plateau de l’émission “C à vous” sur France 5 :
« Toute la France se moque de nous à juste titre. Les joueurs réagissent assez bien à cette bévue et donc se motivent assez bien autour de Ricardo à l’époque. Et puis le match approche. Il fallait gagner au moins quatre buts pour se qualifier. Claude Le Roy, dans le staff du PSG et qui a entraîné le Cameroun et des équipes africaines, me dit qu’il a des coups de fil des marabouts qui l’appellent. Je lui dis : « Je prends tout, camion de cierges à Lourdes, marabouts, tout ce qui est légal pour essayer de retourner la situation ! » Et donc, je rentre en contact avec un un marabout qui s’appelle Siddig – avec qui j’ai toujours des relations aujourd’hui – et je découvre Western Union pour le payer en envoyant de l’argent par La Poste. Ce n’était pas sommes folles et surtout, vu l’enjeu, ce n’était rien. Au début, il me dit : « Ce n’est pas possible, je ne vois rien ». Et puis, deux jours avant le match, il me dit : « C’est bon ! Vous allez gagner 5-0 ! Et je vois même très bien le match. Il y aura le quatrième but à la 41e minute marqué par le n°18 ».
Le marabout avait tout prédit
Le match se déroule et Sidi – c’est le nom du marabout – a tout bon ! Le n°18 – l’attaquant Florian Maurice – inscrit le 4e but parisien à la 41e minute de jeu et le score final sera de 5-0 avec un triplé de Raï et un but de Marco Simone pour compléter cette folle soirée.
Paris décroche ainsi sa qualification pour la phase de groupes de la Ligue des Champions… mais ne sortira pas des poules cette saison-là.
La une de L’Equipe après la « boulette » du PSG.
— Out of context PSG (@OutPsg) August 19, 2021
« Je pense que le vrai marabout c’est Leonardo »
Pour l’anecdote, racontée par Michel Denisot à Europe 1, Leonardo doit signer au Milan AC à la fin du mois d’août 1997. Mais le président lui dit clairement la veille de ce match que si le PSG est éliminé, il ne pourra pas libérer le n°7 parisien pour ne pas « additionner du négatif au négatif ». Résultat : Leonardo fait un match fantastique et est transféré vers le club italien comme promis. Et Michel Denisot de conclure : « Je pense que le vrai marabout c’était Leonardo. »
D’ailleurs, des années plus tard, alors entraîneur du Milan AC, Leonardo fait appel à ce même marabout pour un match de Coupe d’Europe de l’équipe italienne (2009-2010).
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