La France bat le Brésil lors du mythique quart de finale du Mondial 1986 aux tirs au but. Une séance épique que les Bleus remportent notamment grâce au tir vainqueur de Luis Fernandez qui ne doit rien au hasard.
Le “match du siècle”, dira le roi Pelé. France-Brésil. Quart de finale du Mondial 1986. Rencontre durant laquelle le ballon n’est quasiment jamais sorti des limites du terrain. Nous sommes le 21 juin – jour de l’anniversaire de Michel Platini qui fête ses 31 ans – au Mexique dans le mythique stade de Guadalajara qui a vu le Brésil de Pelé décrocher, seize ans plus tôt, sa troisième Coupe du monde.
Favorite de ce Mondial après avoir remporté “son” Euro 1984 et avoir touché du doigt la finale la Coupe du monde 1982, la France est néanmoins amoindrie à cause des blessures de Platini et de Giresse.
Les Bleus emmenés par Henri Michel terminent 2e de leur groupe au premier tour composé du Canada (1-0), de l’URSS (1-1) et de la Hongrie (3-0).
En huitième de finale, les Tricolores sortent vainqueurs du choc contre l’Italie, champions du monde en titre (2-0).
Place donc au quart de finale contre les Auriverde. Il fait une chaleur étouffante ce samedi 21 juin 1986 où le coup d’envoi est donné à midi : 45°C selon la FIFA dans cette arène perchée à 1.500m d’altitude devant 65.000 spectateurs.
Menés rapidement après l’ouverture du score de Careca (1-0, 17e), les Bleus égalisent grâce à Platini servi par Rocheteau peu avant la pause (1-1, 40e). Il ne le sait pas encore mais ce sera son 41e et dernier but avec l’équipe de France. À vingt minutes de la fin, les Brésiliens ont une occasion en or de faire le break. Sur une balle perdue par Luis Fernandez, Zico – qui vient d’entrer en jeu – fait une ouverture sur Branco fauché dans la surface de réparation par Joël Bats. Penalty. Les Auriverde se félicitent avant même de le tirer. Le “Pelé Blanc” exécute la sentence et voit sa frappe repoussée par le portier tricolore qui réalise le match de sa vie. Le score nul (1-1) ne bougera plus malgré une prolongation riche en occasions.
Après 120 minutes de jeu, c’est la séance de tirs au but. Comme souvent, les meilleurs ratent leur penalty : Socrates d’un côté (arrêté par Bats) et Platini de l’autre (envoyé à côté) loupent leur TAB. Après l’échec brésilien de Júlio César, Luis Fernandez a la balle de match au bout du pied.
Un ultime peno qui ne doit rien au hasard comme le raconte Philippe Bergerôo, le troisième gardien des Bleus lors de cette compétition porteur du n°21 qui n’a joué aucune minute, à La Dépêche : “La veille de la rencontre on était allé faire une séance d’entraînement à huis clos et j’avais repéré qu’il y avait une caméra cachée dans les tribunes. Elle devait appartenir aux Brésiliens… Je l’avais signalé à Luis Fernandez. Et il m’avait dit : “Reste avec moi à la fin de l’entraînement, je vais te tirer des penalties. Je vais tous les tirer à gauche et demain je frapperai à droite” Il m’a tiré cinq penalties à gauche et le lendemain cela se termine aux tirs au but et lorsque c’est à Luis de tirer, le gardien part complètement à gauche. Luis le prend donc à contrepied et la France gagne”.
Carlos, le gardien brésilien, essaie de déstabiliser Luis Fernandez en faisant un trou dans la pelouse près du ballon avant son tir.
Mais l’attaquant français ne tremble pas et suit son plan : il met son ballon de l’autre côté et envoie la France en demi-finale.
Pour l’anecdote, Luis Fernandez voulait absolument tirer en 5e position comme avec le PSG vainqueur en finale de Coupe de France contre Saint-Etienne un mois plus tôt. Et le n°9 tricolore s’amusera à dire à Platini – malheureux lors de cette séance – qu’il peut lui dire merci.
Autre anecdote : le commentaire culte “Allez mon petit bonhomme” de Thierry Roland qui est dans toutes les mémoires n’est pas diffusé en direct. En effet, la rencontre n’est pas retransmise en direct sur TF1 mais sur Antenne 2 où Michel Drucker commente son dernier match au moment de la libération d’otages français ce jour-là.
Quatre jours plus tard, dans ce même stade de Guadalajara, la France retrouve l’Allemagne en demi-finale pour “la revanche de Séville” du Mondial 1982. Mais après avoir sans doute laissé trop de forces contre le Brésil, les Bleus ne font pas le poids contre la Mannschaft et s’inclinent logiquement (2-0).
La France termine 3e de la compétition après sa victoire contre la Belgique dans la petite finale (4-2).
Dès la fin de la compétition, Alain Giresse, Dominique Rocheteau et Maxime Bossis annoncent leur retraite internationale. Michel Platini, ce sera l’année suivante. La fin d’une génération d’exception.
UN TRUC DE FOOT©, ta dose d’anecdotes sur le football
Anecdotes incroyables, souvent drôles, parfois tristes, mais toujours véridiques : UN TRUC DE FOOT© est également à retrouver en podcast. Chaque semaine, une nouvelle histoire est racontée dans un épisode mis en ligne et à écouter avec le player audio ou sur ta plateforme préférée.
👉 Commander la BD
👉 Lire les anecdotes
👉 Écouter les épisodes via le player
👉 S’abonner au podcast
👉 Regarder les vidéos
👉 Picorer les brèves
👉 Sélectionner par thèmes
👉 Savourer les punchlines

Ta dose d’anecdotes sur le football ! Histoires incroyables, souvent drôles, parfois tristes, mais toujours véridiques.