Un président, une reine, un « King ». La carrière d’Éric Cantona est jalonnée de coups d’éclats, tant sur le terrain qu’en dehors, en France comme en Angleterre.
On a tous ces images en tête : le 25 janvier 1995, le “King” – surnom de Cantona à Manchester United – frappe un supporter dans les tribunes de Crystal Palace. La raison : des insultes xénophobes lancées contre « Canto » après son expulsion.
Dans son unique sortie médiatique, Cantona déclare : « Je vous demande tous pardon à Manchester United, à mes partenaires, aux supporters et à la Fédération anglaise. Et aussi j’allais oublier à la prostituée qui a partagé mon lit hier après-midi. » Ce qui n’arrange évidemment pas son cas.
Coup de fil à François Mitterrand
La sentence tombe, elle est lourde : deux semaines de prison ferme pour le joueur. Alors comment le sortir de ce pétrin ? La mère de Cantona fait appel à Guy Roux. Le célèbre entraîneur connaît très bien le milieu de terrain pour l’avoir eu 7 ans sous son aile à l’AJ Auxerre et surtout il possède un carnet d’adresses hors du commun.
« L’affaire Cantona » remonte ainsi jusqu’à François Mitterrand, le président de la République de l’époque, comme le raconte Guy Roux dans l’émission “C à vous” sur France 5 : « Je suis en train de faire l’entraînement et à l’entraînement on ne devait me déranger que pour un accident du président du club ou de mon fils. La secrétaire de l’AJA arrive en courant – ce n’était jamais arrivé, j’ai eu peur – et elle me dit : « la maman de Cantona veut vous parler tout de suite ! ». Je la rappelle après l’entraînement et elle me dit : « Éric a été jugé en première instance et condamné à 15 jours de prison. Ila fait appel » Du coup, je me creuse et j’appelle Béatrice Marre, la sous-préfète de l’Yonne, pour lui dire : « Prévenez le président, il faut envoyer un câble à la reine d’Angleterre pour lui dire que si elle met Cantona en prison, elle perturbera les relations entre les jeunesses françaises et anglaises. » Ils ont fait quelque chose, je ne sais pas quoi mais ils ont fait quelque chose ».
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Lors du jugement en appel en mars 1995, Éric Cantona évite finalement la prison. Sa peine est transformée et il écope de 120 heures de travaux d’intérêt général et 9 mois de suspension sur le terrain de foot. C’est après cette décision, en quittant le tribunal, qu’il prononce cette phrase mythique en anglais lors d’une conférence de presse : « Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est qu’elles pensent qu’on va leur jeter des sardines ».
Le « King » peut rejouer avec Manchester United le 1er octobre 1995. Mais sa carrière avec l’équipe de France d’Aimé Jaquet est terminée.
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