Les buteurs sont très souvent les héros des matches exceptionnels. Et notamment quand il s’agit d’une finale, qui plus est celle de la plus prestigieuse des compétitions européennes.
26 mai 1993. Marseille affronte le Milan AC en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, l’équivalent de la Ligue des Champions actuelle.
Basile Boli marque l’unique but de cette rencontre et offre la Coupe aux grandes oreilles à l’OM, la première pour un club français. On a tous les images en mémoire : le coup de tête rageur du défenseur olympien sur un corner.
Blessé, Basile Boli allait être remplacé
Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il aurait dû sortir avant d’inscrire ce but ce mercredi soir. Malgré plusieurs semaines de soins, l’international français souffre toujours du genou. Il joue donc cette finale blessé.
En début de rencontre, Basile Boli est victime d’un choc. Une blessure avant tout psychologique pour Bernard Tapie. Depuis les tribunes, le président de l’OM empêche son défenseur international de sortir en donnant ses consignes à l’entraîneur Raymond Goethals à l’aide d’un talkie-walkie. Une scène mythique qu’il raconte dans un échange avec Basile Boli dans le documentaire “C’est l’histoire d’un but” diffusé sur France 3 :
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Une version confirmée par Basile Boli dans Paris Match :
“Nous sommes dominés par cette grande équipe du Milan AC. Je me mets un peu en retrait, pour éviter tout choc violent. Vers le milieu de la première mi-temps, les copains, comprenant que je pense à sortir du terrain, me supplient de rester. Dans le regard de Rudi Völler, je peux lire : “Ne nous lâche pas.” Je m’accroche, mais à la 40e minute, la douleur devient intolérable ; je demande à sortir. Le coach, Raymond Goethals, secoue la tête : “Tapie ne veut pas que tu sortes.” J’enrage : “Je vais crever sur le terrain ! “ Je traite Tapie de tous les noms… mais je retourne jouer”
La suite on la connaît : sur un corner – litigieux – obtenu et tiré par Abedi Pelé au premier poteau à la 44e minute de jeu, Basile Boli, au milieu de trois Milanais, met une tête décroisée pour tromper Rossi. 1-0. C’est le score final.
Basile Boli garde un autre souvenir impérissable de ce match avec une autre intervention de Bernard Tapie, comme il l’explique dans une interview à L’Équipe et La Provence :
“A la mi-temps, il déboule dans le vestiaire, il me regarde dans les yeux, et me dit : “Alors Base, tu sors ?” Je venais de marquer le but de ma vie alors après une demi-finale (en 1990, ndlr) et une finale (en 1991, ndlr) perdues, tu penses bien que j’étais prêt à tout pour ces 45 dernières minutes ».
En effet, Basile Boli joue intégralement cette rencontre surmontant sa douleur.
Un héros, un but et deux têtes dures permettent aux Marseillais de remporter cette Coupe historique. A jamais les premiers à le faire pour un club français.
🎞 | La Une de L’Équipe 🗞 datée du 27 mai 1993.
— Treize013 (@treize013) May 27, 2020
📰 « Le jour de gloire »
« L’Olympique de Marseille, victorieux du Milan AC, hier soir à Munich, offre à la France sa première Coupe d’Europe de football. Un succès historique. »#OnThisDay pic.twitter.com/BfRD6U0gvW
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