Mondial 2022 : les anecdotes sur le parcours des Bleus jusqu’à la finale France-Argentine

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Après son sacre en 2018, l’équipe de France est passée tout près de réaliser le doublé. La bande à Deschamps emmenée par Mbappé, Griezmann et Lloris s’inclinent en finale de la Coupe du monde 2022 contre l’Argentine aux tirs au but après un scénario fou. Retour sur le parcours des Bleus qui regorge d’anecdotes tout au long de ce Mondial au Qatar, organisé pour la première fois de l’histoire en hiver.

On prend (presque) les mêmes qu’en 2018 et on recommence.

Tenants du titre, les hommes de Didier Deschamps visent le doublé consécutif lors de la Coupe du Monde 2022 organisée au Qatar. Pour la première fois de l’histoire, la compétition se déroule en hiver du 20 novembre au 18 décembre 2022. Et dans des stades en partie climatisés à cause de la chaleur.

La poisse des forfaits

Les mêmes joueurs, vraiment ? Les blessures en décident autrement. Les Bleus subissent une série noire de forfaits de joueurs-cadres, notamment N’Golo Kanté et Paul Pogba blessés, et au dernier moment, celui de Karim Benzema, récemment récompensé du Ballon d’Or et absent en 2018.

S’ajoute la grave blessure de Lucas Hernandez dès le match d’ouverture. Sans oublier Maignan, Kimpembe et Nkunku. Ce dernier est remplacé à la dernière minute par Kolo Muani : l’homme qui aura la troisième étoile au bout du pied en finale face à Martinez.

La chance légendaire de DD l’a-t-elle abandonné ? D’autant qu’une statistique a de quoi démoraliser les Bleus : depuis le Mondial 2010, les champions du monde en titre sont systématiquement éliminés dès le premier tour. En outre, les Bleus sortent d’un Euro décevant (éliminés en huitième de finale contre la Suisse à l’été 2021) et d’une campagne ratée en Ligue des Nations (durant l’été 2022).

En tout cas, les supporters tricolores y croient avec ce chant : « On a une étoile, on a deux étoiles, on veut la troisième étoile ! »

Noël Le Graët et les polémiques

Le camp de base des Bleus se situe à Doha à l’hôtel Al-Messila. Un choix polémique à la suite de la diffusion d’une enquête sur les conditions de vie du personnel travaillant à l’hôtel. Les bâtiments sont vétustes, avec des toilettes insalubres, des chambres exigües où s’entassent les travailleurs.

La réponse de Noël Le Graët, « Ce n’est pas insoluble ça, c’est un coup de peinture », fait jaser jusqu’au sommet de l’État.

En pleine tempête depuis des mois pour le positionnement de la FFF par rapport au Mondial au Qatar, ses sorties sur les différents sujets sociétaux mais aussi les révélations fracassantes de So Foot sur la gestion de la FFF et son comportement « inapproprié » avec certaines salariées selon des témoignages recueillis par Radio France, le président de la FFF reste droit dans ses bottes : « Les seules personnes à qui je dois rendre des comptes, ce sont ceux de l’assemblée fédérale. J’ai été élu il y a quinze mois avec 72% des voix ».

Et de faire le point sur ses relations tendues avec la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra : « J’ai eu trois cancers. Revenir en poste, ça ce sont des victoires. Un mot de travers dans n’importe quel journal ne peut pas me contrarier, lance-t-il. Impossible. (…) Les ministres, ça change. Beaucoup plus vite que les présidents. (…) Chacun doit rester à sa place ».

Et de conclure : « La seule chose qui pourrait me faire arrêter, c’est la santé ». L’avenir en décidera autrement.

Autre polémique : celui du brassard arc-en-ciel « One Love ». Le capitaine Hugo Lloris refuse de porter ce brassard contre l’homophobie avec l’équipe de France durant ce Mondial : “Mon opinion personnelle rejoint celle de Le Graët. Lorsqu’on accueille des étrangers en France on a envie qu’ils respectent nos règles, notre culture. J’en ferai de même au Qatar.”

Prémonition de la finale

A son arrivée, la France est accueillie au Qatar par une foule de supporters… indiens. Olivier Giroud en sourit lors d’une conférence de presse le 18 novembre 2022 : « Je ne savais pas que les Indiens supportaient l’équipe de France, c’est un poids étant donné qu’ils sont un milliard »

Sur place au camp d’entraînement, Guy Stéphan confie cette prémonition de Franck Raviot l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France depuis 2010 dans son carnet secret dévoilé dans Le Parisien : « Franck Raviot voit sur un mur de maison le drapeau français à côté du drapeau argentin. L’entraîneur des gardiens est pris d’une vision. ‘La finale nous opposera à l’Argentine’, m’assure-t-il. Et s’il avait raison ? »

Dembélé et Kolo Muani ont peur des chats

L’ambiance est au beau fixe chez les Bleus. Avec une originalité quand ils mangent ensemble dehors : des chats traînent dans les parages. Un animal qui effraie Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani qui ne peuvent pas rester à table.

Dans une vidéo par la FFF, Dembélé apparaît à l’écart de la grande tablée des Bleus, inquiet. « Ousmane, il est parti le chat », le rassure Dayot Upamecano.

@beinsportsfr 🐈 Ousmane #Dembélé ironise sur sa peur des chats ! "Celui qui vous a dit ça a encore plus peur que moi !" #beINFWC2022 #ARGFRA #FRA #France ♬ son original – beIN SPORTS

Pavard blacklisté après le premier match

La France fait son entrée dans la compétition contre l’Australie le 22 novembre 2022. Après avoir été menés au score, les hommes de Didier Deschamps renversent la situation pour s’imposer (4-1).

Auteur d’un match moyen, Benjamin Pavard est convoqué le lendemain par le sélectionneur et son adjoint pour une séance vidéo individuelle. Le défenseur ne rejouera plus de la compétition, « remplacé » à son poste par Jules Koundé.

Sans doute une fâcherie importante : lors de la finale, DD ne le fait même pas entrer à la place de Jules Koundé, lui préférant Axel Disasi.

Le retour de l’alarme à incendie avant le Danemark

Adil Rami n’est pas de l’aventure de ce Mondial et pourtant, son esprit farceur est bien présent. La veille du match contre le Danemark, le 25 novembre 2022 à 3h15 du matin, l’alarme à incendie sonne dans l’hôtel et réveille joueurs et membres du staff. Comme en 2018. Lors de l’aventure victorieuse en Russie, Rami avait déclenché l’alarme en jouant avec un extincteur. Comme le note dans son carnet secret Guy Stéphan : « Un signe du destin ? »

Rebelote le lendemain du match contre le Danemark. Raphaël Varane est interrompu en pleine conférence de presse par l’alarme incendie. « Cette fois, c’est pas Adil Rami ! Je vous promets », lance le défenseur en riant.

« Freed From Desire », le nouveau « I Will Survive » dans le vestiaire des Bleus

Sur le terrain le 26 novembre 2022, la France bat le Danemark (2-1) grâce à un doublé de Mbappé. La France est qualifiée pour les huitièmes de finale avant même le dernier match de poules.

Guy Stéphan se souvient dans Le Parisien : « Pour la première fois, dans le vestiaire, les joueurs sont debout sur les tables, chantant ‘Freed From Desire’ de Gala. C’est fort. C’est beau de voir les titulaires et les remplaçants à l’unisson. ‘Ce groupe va aller loin’ : c’est la confidence que je fais à notre chef de presse. »

La tube de Gala des années 90 est le nouveau « I Will Survive », chanté après chaque victoire par les Bleus de 1998. La chanson est reprise dans les vestiaires ou dans le hall de leur hôtel. De quoi rappeler des souvenirs à Didier Deschamps.

Autre chanson sortie durant la compétition : le chanteur Bernard Minet remixe le générique du dessin animé « Olive et Tom ». L’interprète de « Bioman » et de « Juliette je t’aime » reprend l’air de l’animé pour chanter dessus : « Allez la France, on est toujours ensemble / Grizou-Kylian, duo phénoménal / Hugo-Olivier, ils sont venus pour gagner ! »

Uno et piano

Pour s’occuper, certains Bleus choisissent les jeux vidéo, le poker ou le billard. Et d’autres jouent au « Uno ». Qui est le meilleur ? « C’est moi, bien sûr ! », lance Dayot Upamecano. Et d’autres s’amusent à tricher comme Kingsley Coman ou Mattéo Guendouzi.

A côté, Aurélien Tchouaméni et Eduardo Camavinga préfèrent s’exercer… au piano. Les deux joueurs du Real Madrid partagent leurs morceaux sur les réseaux sociaux, avec une technique à parfaire. « Je n’ai jamais fait de piano de ma vie », assure Tchouaméni le lendemain. « C’est un petit pôle musical, on espère pouvoir faire un petit concert à la fin du tournoi ! »

Clash entre les femmes des gardiens

Dans une story sur Instagram dans la nuit du 26 au 27 novembre 2022, un clash se produit entre les femmes des gardiens de l’équipe de France. L’épouse d’Alphonse Aréola, Marrion Aréola, s’en prend à la femme d’Hugo Lloris, Marine Lloris. Elle dit ne pas s’entendre « du tout » avec elle : « Pour la simple et bonne raison que c’est le genre de personne qui viendra te parler uniquement par intérêt. » Et d’ajouter que la femme du capitaine ne l’a « jamais calculée » le jour où elle est « arrivée pour la première fois ». Avant de finalement s’excuser.

Imbroglio de la VAR contre la Tunisie

La France déjà qualifiée, Deschamps en profite pour faire tourner son effectif et faire jouer des remplaçants pour la dernière rencontre de poule face à la Tunisie le 30 novembre 2022.

Les Bleus s’inclinent par le plus petit des scores (1-0). Mais en toute fin de rencontre naît une polémique. Griezmann pense avoir marqué… sauf que la VAR annule finalement le but. Le téléspectateur de TF1 ne sait pas que la France s’incline car la chaîne de TV rend l’antenne et balance la publicité au lieu de la VAR et de la décision arbitrale.

Une erreur dont s’amuse la chaîne concurrente beIN Sports en se moquant de sa rivale dans sa bande-annonce du huitième de finale du Mondial : « France-Pologne à vivre en direct et jusqu’aux derniers instants sur beIN Sports »

Un imbroglio qui met Guy Stéphan en colère : « À notre retour au vestiaire, je dis à Didier que le but a été invalidé alors que le coup d’envoi puis le coup de sifflet final ont été donnés. Pour moi, il y a quelque chose qui cloche. Nous nous devons de demander des explications à la FIFA, pour comprendre et pour respecter nos joueurs, privés d’un match nul. Des joueurs de ce niveau ne se satisfont jamais d’une défaite quand bien même elle est sans conséquence comptable. »

Les Bleus portent réclamation au sujet de ce but invalidé… un appel rejeté par la FIFA.

Un quiproquo qui n’empêche pas la France de terminer première de son groupe.

Le 2 décembre 2022, la FFF demande aux joueurs de poser pour la photo de l’équipe de France avec le maillot de leur club formateur lors de la journée dédiée aux clubs amateurs. Un seul refuse : formé au PSG, le milieu de l’OM Mattéo Guendouzi esquive la séance.

Ce même Guendouzi qui se fait chambrer par Mbappé lors d’un entraînement des Bleus au Mondial : “Tu tires avec la peur”.

Giroud nouveau meilleur de l’histoire des Bleus après sa réalisation contre la Pologne

Place au huitième de finale le 4 décembre 2022. En conférence de presse avant d’affronter la Pologne, Deschamps traverse un grand moment de solitude en constatant des problèmes dans son écouteur dédié à la traduction d’une question en arabe : « Allô ? Peut-être une pause technique du monsieur ou de la dame ? J’ai pas de traduction… Ah ! Bonjour. Oui ? »

Pour ce premier match à élimination directe, la France bat la Pologne (3-1) grâce à un but de Giroud et un nouveau doublé de Mbappé.

A la mi-temps de ce match, Raphaël Varane recadre ses coéquipiers : « Les gars, ça ce n’est pas nous. Ce n’est pas l’état d’esprit. On se bat les uns avec les autres. Depuis quand on lève les bras, depuis quand on regarde les autres ? On perd 2-3 ballons, on commence à baisser la tête, c’est quoi ça ? On gagne 1-0, mais dans l’état d’esprit, ce n’était pas ça. C’est une opportunité en or, ne commencez pas à la jouer chacun pour soi. C’est en équipe »

Pour l’anecdote, Jules Koundé joue 40 minutes avec sa chaîne autour du cou avant que l’arbitre s’en aperçoive. Le défenseur ne prend pas de carton jaune qui l’aurait privé du quart du finale.

En conférence de presse, Didier Deschamps s’énerve : “Je sais que Jules c’est un peu une superstition, il l’a à l’entraînement. Je ne connais pas la signification. Je lui ai dit d’ailleurs ‘tu as de la chance que je ne sois pas en face de toi, sinon…’”

Chambré sur son replacement défensif par Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé en rigole après la victoire de la France contre la Pologne : “Le coach il me fait que des câlins tellement je défends”

A l’issue de la rencontre, Olivier Giroud dépasse Thierry Henry et devient le meilleur buteur de l’histoire de la sélection avec 52 réalisations. Le président de la FFF lui remet un maillot floqué du nombre 52. Ovation des joueurs et staff, sous le regard de Mbappé qui compte bien le dépasser un jour.

Un doublé de Mbappé qui vaut cette sortie pleine de finesse du consultant de La Chaîne L’Equipe Eric Blanc : « Mbappé me fait penser à un acteur porno. Il est obsédé, il ne pense qu’à ça, la mettre au fond. C’est le Rocco Siffredi de la surface de réparation. »

Même son de cloche chez Adrien Rabiot, plus subtil : « On charbonne et on attend que Kylian fasse le boulot devant ».

Muet depuis le début de la compétition, Mbappé est obligé de passer devant la presse car élu meilleur joueur du match : « Pourquoi je ne parlais pas jusqu’ici ? Ce n’était en rien contre les journalistes et les gens. J’avais juste et j’ai encore ce besoin de me concentrer sur la compétition, j’ai besoin de le faire à 100 % et ne pas perdre d’énergie dans autre chose. J’ai appris que la Fédération française allait prendre une amende, donc je m’engage à la payer personnellement à la place de la FFF. La FFF n’a pas à payer pour une décision personnelle. (…) Pour le reste, je voulais arriver prêt pour cette Coupe du monde. C’est la compétition de mes rêves, j’ai bâti ma saison sur cette compétition, je me suis préparé physiquement, mentalement. On est encore loin de l’objectif qu’on s’est fixé et que je me suis fixé. On a un quart de finale et c’est le plus important aujourd’hui »

L’Angleterre se rate, Mbappé se marre

Après ce match, les joueurs trouvent un accord avec Noël Le Graët pour le financement du voyage des familles. Durant deux jours, les Bleus et le staff tricolore profitent de leurs proches au camp de base pour refaire le plein d’énergie.

Autre encouragement avant le quart de finale : celui de Gilbert Montagné. Le chanteur reprend son tube “Les Sunlights des tropiques” version Kylian Mbappé.

Lors de la conférence de presse la veille de la rencontre, Didier Deschamps et le journaliste Sébastien Tarrago se chambrent sur la non clarté des questions de l’un et des réponses de l’autre :

Le 10 décembre 2022, la France élimine l’Angleterre (2-1) grâce à Tchouaméni et Giroud. Et ce malgré le troll des supporters anglais la veille. Karma.

A la mi-temps, Antoine Griezmann motive ses troupes : « On a besoin de tout le monde ici les gars. C’est la guerre. Il faut gagner. Maintenant que l’on est devant, on ne va rien lâcher. Et après devant, comme d’hab, piquant piquant piquant et but. Ensuite, on resserre derrière. On a fait une première mi-temps de dingue, on continue ».

Auteur d’un but sur penalty, Harry Kane manque l’égalisation (encore) sur penalty en envoyant le ballon en orbite pour le plus grand soulagement de Mbappé et les siens, comme le montre cette réaction mythique du n°10 tricolore.

Après le match, une vidéo tournée en 2018 à l’humour British refait surface : Jonny Wilkinson montre à Harry Kane comment tirer un “bon” penalty en réalisant… un drop. Le vainqueur de la Coupe du monde de rugby d’Angleterre 2003 réalisant ce geste à merveille. Le capitaine de l’Angleterre l’imite. Cruel de revoir ce sketch à la lumière de ce penalty manqué contre la France.

Dans le vestiaire français, Hugo Lloris est notamment félicité par Guendouzi après son match XXL contre l’Angleterre : « J’en ai passé des jours avec les Bleus, mais aujourd’hui c’est l’un des plus beaux »

C’est l’euphorie comme le raconte Olivier Giroud : « Je suis arrivé un peu en retard à cause de l’interview TV d’après match, mais j’ai couru pour célébrer avec les mecs. La chanson de Gala était encore dans les vestiaires. Ça chantait, ça dansait. Madame la ministre (des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ndlr) est venue, le président Noël Le Graët aussi et on a eu la visite de Claude Makelele et Lilian Thuram. C’était super de voir plusieurs générations réunies, de communier ensemble et de voir cette joie indescriptible sur les visages »

Et Guy Stéphan de préciser : « Dans le vestiaire, on vit ensuite un moment de communion exceptionnel. La ministre des Sports est présente et se laisse emporter par l’ambiance. Les joueurs, euphoriques, acclament leur sélectionneur et leur président. »

Pour l’anecdote, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra porte un pull avec des manches aux couleurs arc-en-ciel en soutien à la cause LGBT.

L’astuce de Deschamps contre le Maroc

Deux jours avant d’affronter le Maroc, la FIFA envoie les nouveaux ballons aux quatre équipes demi-finalistes. Guy Stéphan s’amuse : « Le ballon blanc ‘Al Rihla Al’ (le voyage en Arabe) est remplacé par un ballon doré appelé ‘Al Hilm’ (Le rêve). Et moi j’ai pensé : ‘Les Anglais sont retournés Al à maison’… (rires) »

Quelques heures avant le coup d’envoi de la demi-finale le 14 décembre 2022, Guy Stéphan dévoile dans son carnet secret cette astuce du sélectionneur pour mettre les joueurs dans l’ambiance du stade tout acquis au Maroc : « Pendant le réveil musculaire, Didier (Deschamps) a décidé de passer une bande sonore de cinq minutes sur le bruit que le public fait quand le Maroc joue afin que les joueurs en prennent la mesure. Cette ambiance avait frappé l’esprit de Thierry Marszalek et Éric Dubray, nos analystes vidéos. Le soir, nous ne sommes donc pas surpris. Le but de Théo Hernandez fait à peine baisser les décibels »

En effet, Théo Hernandez ouvre rapidement le score (1-0, 5e) avant que Kolo Muani corse l’addition en fin de rencontre après un slalom de Mbappé (2-0, 79e).

Pour l’anecdote, Kylian Mbappé met KO un supporter des Bleus après une frappe lors de l’échauffement avant cette demi-finale et va s’excuser auprès de lui.

Meilleurs amis dans la vie de tous les jours et coéquipiers au PSG, Kylian Mbappé et Achraf Hakimi échangent leurs maillots au coup de sifflet final.

La France se qualifie pour la finale de la Coupe du monde pour la deuxième fois d’affilée et peut défendre son titre.

Emmanuel Macron félicite les Bleus dans le vestiaire : « J’ai eu très peur ». Deschamps répond du tac au tac : « Pas nous ! » Réplique du chef de l’Etat : « C’est vrai il me dit ça à chaque fois ».

Autre réaction plus politique d’Emmanuel Macron devant les caméras : « Le sport doit rassembler (…) Il faut reconnaître que le Qatar l’organise très bien cette Coupe du monde, ne mégotons pas sur notre plaisir, nous sommes en finale »

France-Argentine, finale au scénario de folie

La veille de la finale France-Argentine, des joueurs ne sont pas en forme. Un virus touche l’équipe de France depuis quelques jours : Adrien Rabiot, Raphaël Varane, Dayot Upamecano, Kinglsey Coman et Ibrahima Konaté. Un syndrome viral mystérieux, comme le raconte Guy Stéphan : « Le groupe est au complet pour l’entraînement. Tous les joueurs ne sont pas forcément à 100 % à cause de ce fichu virus mais notre mot d’ordre est de ne pas chercher par avance la moindre excuse. Nous nous entraînons tôt et dînons tôt, pour une fois. L’ambiance, à table, est légère ; Didier, serein comme jamais, se montre chambreur. Et dire que le lendemain, nous allons disputer une finale de Coupe du monde ! »

Pour lutter contre ce virus qui touche l’équipe de France, Ousmane Dembélé a un remède : “Rabiot et Upamecano ont eu un peu mal à la tête et au ventre. Je leur ai fait un petit thé avec du gingembre et du miel et ça allait mieux”

Qui va gagner ? Si les pronostics vont bon train, David Trezeguet est très partagé entre la France – son pays d’adoption avec qui il remporte le mondial 1998 et l’Euro 2000 – et l’Argentine son pays natal où il apprend le foot de 1979 à 1995. « Trezegol » finit tout de même par voter « Messi ».

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Malgré le virus, les Bleus sont au complet pour partir à la conquête d’une troisième étoile. Le onze de départ tricolore pour la finale du 18 décembre 2022 comporte cinq joueurs ayant déjà disputé la finale de la Coupe du monde 2018.

Dans sa causerie 2h20 avant le coup d’envoi de la finale, Didier Deschamps insiste sur ce fait : « Généralement, pour ceux qui ont la chance de vivre un tel événement, cela n’arrive qu’une fois dans sa vie. Certains d’entre vous vont en connaître un deuxième, ce qui est une chance encore plus incroyable, qu’il faut savoir saisir »

Didier Deschamps est le premier Français à participer à une troisième finale de Coupe du monde après 1998 (en tant que joueur) puis 2018 et 2022 (en tant que sélectionneur).

Pour l’anecdote, Benzema est le premier Ballon d’or à rater une finale de Coupe du monde depuis Cruyff en 1978. Les deux sélections sont finalistes malgré l’absence de leurs stars et battues à chaque fois par… l’Argentine.

La finale se joue à Lusail, à Doha. L’ambiance est folle et acquise à la cause argentine avec 50.000 supporters de l’Albiceleste comme si le stade était l’annexe de la Bombonera ou du Monumental de Buenos Aires.

Dans le tunnel, Mbappé et Messi – coéquipiers au PSG – se font une accolade avant d’entrer sur la pelouse où l’on entend des « Vamos » côté argentin et un « Let’s go » lâché par Tchouaméni.

Dès le coup d’envoi, les Bleus ne sont pas dans le coup. Un long ballon de Tchouaméni échappe d’abord au contrôle de Giroud puis à celui de Mbappé.

Didier Deschamps ne tient pas sur son banc, se lève de nouveau et les exhorte à « jouer sur Kylian, vers l’avant ».

Ensuite, Hugo Lloris se fait secouer comme le raconte L’Equipe : « La manière dont Cristian Romero agressera Hugo Lloris, son coéquipier à Tottenham, en est une illustration parfaite : à la 9e minute, alors que le gardien français prend son élan pour sauter, le défenseur central argentin se désintéresse complètement du ballon pour aller le percuter. Le capitaine des Bleus restera une longue minute au sol, le souffle coupé, pendant que Romero regagne sa moitié de terrain sans même s’excuser, ni recevoir de carton jaune. Lorsqu’il se relève, Lloris, sonné mais énervé, tend l’index vers le défenseur argentin et lui crie sans doute quelques insanités. Depuis son camp, Romero lui fait alors signe de la fermer avec la main. Les retrouvailles à Londres, en janvier, furent glaciales. L’Argentin a dû revenir trois fois à la charge dans le vestiaire avant que Lloris ne daigne le reconsidérer… »

Après avoir marqué un penalty en phase de groupe, en 8e de finale, en quart de finale et en demi-finale, l’Argentine en obtient un également en finale. Comme d’habitude, Messi s’en charge et ouvre le score (1-0, 23e).

Une légère faute de Dembélé sur Di Maria qui laisse Didier Deschamps et Guy Stéphan sceptiques sur le banc après avoir revu les images sur leur écran.

Avant la pause, Di Maria double la mise pour enfoncer le clou (2-0, 36e).

La séance vidéo sur les penalties obtenus par l’Argentine et leurs transitions n’aura pas servi à grand-chose. Les Bleus encaissent deux buts sur un penalty et une transition.

Les joueurs de Didier Deschamps sont inexistants. Réaction sur le banc tricolore comme se souvient Guy Stéphan : « Nous passons à côté de notre première période. Nous sentons bien que nous n’y arriverons pas sans faire de changements. Au bout de 35 minutes, après discussion, Didier me demande d’envoyer Randal Kolo Muani et Marcus Thuram s’échauffer. Il n’y a plus une seconde à perdre, il faut apporter de la fraîcheur. »

Sur ce double changement avant la pause, DD presse Olivier Giroud de sortir plus rapidement pour céder sa place. Il y a urgence.

Analyse a posteriori de cette première période de Raphaël Varane : « On n’arrivait pas à rentrer dans le match. Physique ou psychologique ? Je sais pas. On n’était pas dedans techniquement. Défensivement on était à contre temps. On n’était pas dans les duels. Offensivement on n’a rien produit. On n’était pas dedans ».

Mbappé et Deschamps secouent les Bleus à la mi-temps

A la pause, Mbappé secoue ses coéquipiers en poussant un coup de gueule diffusé sur TF1 dans le documentaire « Merci les Bleus » : « C’est une finale de Coupe du monde, c’est le match d’une vie. On ne peut pas faire pire, de toute façon. On retourne sur le terrain, soit on les laisse jouer aux cons, soit on y va, on met un peu d’intensité et on rentre dans les duels et on fait autre chose les gars. C’est une finale de Coupe du monde. C’est fait, ils ont mis deux buts, on est menés de deux buts. On peut revenir ! Les gars, c’est tous les quatre ans un truc comme ça. »

Steve Mandanda s’énerve : « Maintenant les gars, c’est fait. On perd 2-0, c’est fait. Après, c’est ce qu’on veut : on l’a tous fait une fois, retourner le match. Et c’est possible. Mais il faut rentrer sur le terrain avec un autre état d’esprit, les gars. C’est pas possible de faire ça, finale les gars, merde ! On a tout fait pour ça ! »

Didier Deschamps enchaîne : « Les gars, je vais vous le dire sans m’énerver. Vous savez la différence ? C’est que eux, en face, ils jouent une putain de finale de Coupe du monde. Et nous, on ne la joue pas ! »

Pour l’anecdote, le sélectionneur doit mettre un pansement à son doigt après avoir tapé très fort du poing sur la table située au centre du vestiaire : « Je n’étais vraiment pas content à la mi-temps. D’ailleurs, j’ai perdu un doigt sur le coup. » Et de préciser : « Cela m’arrive de temps en temps. Il faut secouer le cocotier et faire en sorte d’inverser la tendance. »

Mbappé, un triplé et un record en finale

Des discours qui n’ont pas d’effet immédiat au retour sur le terrain. Il faut attendre la 80e minute pour voir le premier tir cadré de la France… sur le penalty transformé par Mbappé (2-1, 80e). Un penalty provoqué par Kolo Muani.

Pour l’anecdote, le gardien argentin Emiliano « Dibu » Martinez – son surnom vient de sa ressemblance avec le personnage principal d’un dessin animé très populaire en Argentine – tente de déstabiliser le prodige tricolore. Un premier coup en-dessous de la ceinture avant bien d’autres gestes vicieux.

Désormais, le scénario du match devient complètement fou. 97 secondes plus tard, Mbappé égalise d’une reprise de volée après un beau mouvement collectif (2-2, 81e).

Aux commentaires sur TF1, Grégoire Margotton hurle plusieurs fois : « Exceptionnel ! Exceptionnel ! Kylian Mbappé ! Allez ! » Tous les joueurs français du banc de touche sprintent sur le terrain pour aller féliciter le serial buteur qui arrache la prolongation.

Après ce but, Kylian Mbappé lance : « On ne va pas nous enterrer nous »

Grégoire Margotton aux commentaires : « Cette prolongation tombe du ciel. C’est le cadeau de Noël une semaine avant l’heure ».

Sur la pelouse, Deschamps conseille ses troupes avant de reprendre le match : « Ça ne sert à rien de dédoubler ou d’y aller ! De temps en temps on joue long comme on a fait pour une déviation ! Mais surtout ne pas leur laisser le ballon ! Il faut repartir allez ! »

Place à la prolongation. Pour l’anecdote, c’est à ce moment que 2.000 à 3.000 spectateurs pas vraiment amoureux du foot quittent le stade de Doha comme le rapporte L’Equipe.

En seconde période de la prolongation, Messi permet à l’Alibiceleste de reprendre l’avantage (3-2, 108e).

Mais la France revient encore une fois en obtenant un deuxième penalty après une frappe de Mbappé contrée de la main par un Argentin. Les joueurs de l’Albiceleste tentent de déstabiliser le n°10 tricolore, protégé par ses coéquipiers Marcus Thuram et Randal Kolo Muani. DD embrasse son alliance. Kylian ne tremble pas. Après avoir envoyé les Bleus en prolongation, il arrache le match nul (3-3, 118e) et offre à la France le droit de disputer les TAB.

Pas contents ? Triplé. Mbappé devient le deuxième joueur à marquer trois buts en finale après Geoff Hurst avec l’Angleterre en 1966. Il est désormais le seul meilleur buteur de l’histoire en finale de Coupe du monde avec 4 buts au total (1 en 2018 et donc 3 en 2022). Il devient également le meilleur buteur de ce Mondial 2022 avec huit réalisations.

Présent au stade avec son père Wilfried Mbappé et sa mère Fayza Lamari, Ethan exulte lors des buts de son grand frère.

Dans une ultime action dans le temps additionnel de la prolongation, Kolo Muani manque d’offrir la victoire à la France : le gardien Martinez sort une parade extraordinaire du bout du pied gauche « à la handballeur » pour repousser la frappe de l’attaquant tricolore.

Le banc tricolore se lève : Steve Mandanda est presque sur le terrain, Mattéo Guendouzi est déjà loin de la zone technique. Douche froide alors qu’il reste 18 secondes à jouer dans le temps additionnel de la prolongation.

Regret éternel sur cette action qui hante Kolo Muani, comme il le confie à BeIN Sports et à L’Equipe du 21 mars 2023 : « Je peux la regarder trois ou quatre fois d’affilée (…) je trouve que j’ai pas mal de possibilités. Je peux la décaler en diagonale pour Kylian, la lober, la tirer à gauche. Mais sur le terrain, ça va trop vite. »

Emiliano Martinez revient sur son geste signature qui ne doit rien au hasard comme le gardien argentin l’explique dans France Football le 13 février 2023 : « Je suis sorti en laissant volontairement un peu d’espace sur ma gauche. Je l’ai poussé à tirer là. Puis au moment de sa frappe, j’ai détendu mon bras gauche et ma jambe gauche pour refermer l’angle. C’est quelque chose que j’avais travaillé. »

Au total dans cette rencontre, Didier Deschamps procède à sept changements Ousmane Dembélé et Olivier Giroud en première mi-temps, Antoine Griezmann et Théo Hernandez en deuxième mi-temps, puis Adrien Rabiot, Raphael Varane (les deux touchés par un virus) et Jules Koundé en prolongation.

Une « loi anti-Dibu » créée en réponse à l’attitude du portier argentin

Avant les TAB, Deschamps harangue ses troupes : « On revient de nulle part. On est revenu de nulle part ». Et le groupe de conclure collectivement avant la séance fatidique : « Allez les gars, ensemble ! Elle est à nous ! »

Place aux tirs au but. La France gagne le tirage au sort et débute la séance. Mbappé s’élance en premier et marque le sien, tiré comme ses deux pénos précédents à droite du gardien argentin.

Tous les tireurs argentins réussissent leurs tentatives, alors que Dibu repousse celle de Kingsley Coman et qu’Aurélien Tchouaméni frôle le poteau.

Pour l’anecdote, le gardien Martinez envoie loin le ballon à Tchouaméni avant son tir au but pour le perturber. Et ça marche.

Dibu Martinez confiera à Marca avoir flairé sa nervosité : « Regardez-moi la tête de ce gamin, dites-moi qu’il n’est pas nerveux. J’ai vu depuis mon but qu’il était mort. Il regardait les gens, il était très nerveux. Et je me suis dit que s’il ratait, ils étaient quasiment finis et on serait champions. »

Une « loi anti-Dibu » est créée en réponse à l’attitude du portier argentin pendant les TAB. Depuis le 1er juillet 2023, un gardien ne peut plus parler au tireur, danser sur sa ligne, toucher ses poteaux, sa barre et son filet pour retarder le tir. Commentaire de Martinez : « Ça n’a aucune importance, on est déjà champions du monde »

Après les deux ratés tricolores sur les trois premiers TAB, Hugo Lloris n’en arrête aucun. Même s’il n’est passé loin de repousser celui de Messi, Dybala et Paredes : « Parfois, je sens encore le ballon de Dybala frôler mon pied« .

C’est terminé. La France ne décroche pas cette troisième étoile… qui file sur le maillot argentin.

Avec l’équipe de France, Hugo Lloris n’a jamais arrêté de tir au but dans sa carrière lors de ces séances de TAB durant un tournoi majeur (Coupe du monde et Euro). Le dernier tir au but (et non pas penalty) repoussé par un gardien de but français en Coupe du Monde ou à l’Euro date de… Fabien Barthez, le 3 juillet 1998.

La finale de Coupe du Monde 2006 (Barthez), le huitième de finale de l’Euro 2021 et la finale de la Coupe du Monde 2022 (Lloris) auront donc été perdues par les Bleus lors d’une séance de tirs au but après des matchs fous. Des séances où les deux portiers légendaires ne parviennent pas à en arrêter un seul.

Pour l’anecdote, signe de la tension de cette finale, Kylian Mbappé lâche un « Hijo de p*ta«  visiblement énervé par un adversaire.

Avant le dernier TAB qui sacre l’Argentine, Messi prononce une phrase pour sa grand-mère : “Puede ser hoy abu” ce qui signifie “ça pourrait être aujourd’hui grand-mère”.

Messi passe la nuit et dort avec la Coupe du monde après la finale.

Les Bleus tout près de la 3e étoile

Si près, si loin. Dans un vestiaire où sont venus d’anciens champions du monde, comme Paul Pogba et Blaise Matuidi, Didier Deschamps lâche même à un groupe de joueurs selon L’Equipe : « J’aurais préféré en prendre trois, qu’on n’en parle plus… »

Le capitaine Hugo Lloris confie : « C’était presque un match de boxe. On s’est rendu coup pour coup. On n’a rien lâché. On y a cru jusqu’au bout ».

Descendu sur le terrain et dans le vestiaire tricolore comme en 2018, le président Emmanuel Macron tente de consoler les joueurs et notamment Mbappé. Des mots « qu’on aurait sûrement pu entendre trois mois plus tard, mais pas dix minutes après », rapporte L’Equipe.

Dans le vestiaire après la cérémonie protocolaire et le discours d’Emmanuel Macron, Didier Deschamps prend la parole pour refermer cette aventure : « C’est compliqué d’être positif quand la fin est aussi malheureuse. Du fond du cœur merci pour ce que vous avez fait et ce que vous avez donné. » Applaudissements des joueurs et du staff. Point final de cette épopée.

Guy Stéphan conclut cette soirée dans son carnet secret : « Un immense silence s’empare du vestiaire après la rencontre. Didier tente de réconforter le groupe. Sa voix trahit son émotion. Le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr), accompagné de son épouse, est là. Dans la victoire comme dans la défaite donc, ce que les joueurs apprécient. Nous rentrons à l’hôtel, dînons avec nos familles, conscients du chemin parcouru, de l’immense bonheur procuré aux Français. Mais il nous manque l’essentiel, la lumière, celle de la troisième étoile. Ce soir, ce n’est pas le ciel qui pleure de joie comme à Moscou, ce sont mes yeux qui pleurent de tristesse à Doha… »

Analyse de Didier Deschamps diffusée sur TF1 dans le documentaire « Merci les Bleus » : « Face à une équipe survoltée, déchainée, on n’y était pas. Face à une équipe qui a joué réellement une finale de Coupe du monde »

Et de poursuivre : « Ça se joue à quoi ? Une dernière occasion à la 120e minute. Une frappe sur le pied du gardien »

Avant de résumer : « Quand on revient de nulle part, quand on se rapproche et qu’on touche quelque chose et que ça nous échappe c’est encore plus difficile à digérer (…) Quand on a renversé une montagne on est monté tout en haut et malheureusement on n’a pas la récompense. Il y a tellement ce regret, cette déception d’avoir frôlé le graal et de ne pas l’avoir obtenu. »

Et de conclure amer mais lucide : « On a vibré. On a vécu des choses fabuleuses. Mais il manque l’étoile. On était proches mais elle nous a échappé malheureusement ».

Mbappé et les Bleus cibles des Argentins après le sacre

La mentalité argentine sur le terrain et en dehors est détestable. Déjà enquart de finale contre les Pays-Bas. Et également contre les Bleus et surtout Mbappé. Preuve en est déjà le comportement d’Emiliano Martinez durant la finale (voir au-dessus) mais aussi et surtout après la rencontre. Preuve en est son comportement avec sa célébration WTF après avoir reçu le trophée de meilleur gardien du Mondial 2022.

Pour l’anecdote, ce titre se joue entre lui et Yassine Bounou comme le gardien du Maroc le raconte au média MoroccanGrinta : « Nous sommes allés assister depuis le stade à la finale de la Coupe du Monde entre la France et l’Argentine. Cependant, nous avons décidé de ne pas regarder le match jusqu’à la fin. Alors que moi et le reste de mes coéquipiers quittions le terrain, un responsable de la FIFA s’est précipité vers moi et m’a dit : ‘Ne partez pas, peut-être que nous vous décernerons le Gant d’Or du meilleur gardien de la Coupe du monde.’ Donc, je suis resté dans le stade et après ça, Martinez a fait cet arrêt contre Kolo Muani et a été décisif aux penaltys. Après ça, il était logique qu’il finisse par remporter le trophée à ma place. C’était un duel très serré entre nous deux, mais c’était logique, non ? »

Ensuite, dans le vestiaires, les Argentins – Dibu en tête – chambrent l’attaquant de l’équipe de France lors de leurs célébrations : “Une minute de silence pour Mbappé”

Quelques jours avant la finale, Mbappé et les Bleus sont déjà pris pour cible par des « supporters » argentins. Lors d’un duplex avec Doha sur la grande chaîne sportive argentine Tyc Sports, des fans entonnent en direct un chant raciste : “Propagez la rumeur, ils jouent en France mais viennent tous d’Angola. Ils aiment les travestis comme ce p*tain de Mbappé. Sa mère est Nigériane, son père est Camerounais mais sur le document nationalité : française”

Retiré des terrains en raison de problèmes cardiaques, Sergio Agüero fête le titre dans le vestiaire argentin… et se filme en train d’insulter gratuitement Eduardo Camavinga en le traitant de « tête de b*te »

Deux jours après la finale, les joueurs de l’Albiceleste célèbrent leur sacre de retour en Argentine. Le gardien Martinez tient dans ses bras une poupée au visage de Mbappé sous le regard de Messi le 20 décembre 2022.

Un climat délétère avec parfois des dérapages côté français. Adil Rami poste une story sur Instagram pour insulter Martinez qui ne cesse de chambrer Mbappé depuis la finale.

Ou encore Eric Di Meco en direct sur RMC : “Il faut le comprendre ce garçon. Il doit avoir des problèmes dans sa vie. Quand tu n’as pas connu ton père et que y’avait plein de pères qui venaient à la maison pour voir ta maman, à un moment donné…”

Un an plus tard, le 30 octobre 2023, Emiliano Martinez est copieusement sifflé à Paris lors de la remise du prix Yachine notamment lors du replay de l’arrêt du gardien de l’Argentine contre la France en finale du Mondial au cours d’une cérémonie qui sacre Messi Ballon d’or pour la 8e fois de sa carrière.

Pourquoi tant de haine des Argentins envers Kylian Mbappé ? La peur footballistique, bien sûr, de se retrouver face au phénomène. Mais aussi cette déclaration du joueur français qui n’est pas passée avant la compétition en mai 2022 : « L’avantage qu’on a nous les Européens, c’est qu’on joue entre nous avec des matchs de haut niveau tout le temps, comme la Ligue des nations. Là où le Brésil et l’Argentine n’ont pas ce niveau-là en Amérique du Sud. Le football n’est pas aussi avancé qu’en Europe. C’est pour ça que lors des dernières Coupes du monde, ce sont toujours les Européens qui ont gagné »

Réponse de Dibu Martinez en conférence de presse interrogé à ce sujet la veille de la finale : « Il a dit ça parce qu’il n’a jamais joué en Amérique du Sud. Ils savent que nous sommes une grande équipe et ils nous respectent ».

Interviewé lors de l’émission « Envoyé Spécial » le 18 janvier 2024, Kylian Mbappé confie que le sacre au Mondial 2018 ne lui a « pas fait grand-chose » contrairement à la Coupe du monde au Qatar : « En 2022, il y avait beaucoup plus d’émotion (…) Ce n’est pas une cicatrice. C’est une étape de plus vers le chemin de la gloire. Marquer un triplé ce n’est pas important quand tu représentes ton pays. J’aurais été beaucoup plus heureux de marquer zéro but et qu’on reparte avec la coupe. Il faut vivre avec ça et ne surtout pas l’oublier. On va rejouer une Coupe du monde et il faudra y penser pour essaier d’aller gagner. »

https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/kylian-mbappe-invite-d-envoye-special-cinq-sequences-a-retenir_6311907.html#at_medium=5&at_campaign_group=1&at_campaign=sport&at_offre=3&at_variant=V3&at_send_date=20240119&at_recipient_id=

Rebondir comme après la défaite en finale de l’Euro 2016 ? Réponse des Bleus lors des prochaines grandes compétitions.

Comme pour la génération qui s’arrête au but d’Alain Giresse à 3-1 en demi-finale de la Coupe du monde 1982 contre l’Allemagne, la bande de Mbappé laisse à son tour un match de légende dans l’histoire tricolore.

 

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