
Le premier match officiel de la France se joue le 1er mai 1904. Pseudonymes, tirage au sort et premier but de l’histoire du foot français : cette rencontre contre la Belgique regorge d’anecdotes.
C’est une date historique pour le football français. Après une dizaine de rencontres « non officielles », l’équipe de France joue son premier match officiel le dimanche 1er mai 1904. Son adversaire : la Belgique. Terrain : le stade Vivier d’Oie à Uccle, dans la banlieue de Bruxelles. Spectateurs : 1.500 à 2.000.
Cette rencontre est organisée par le mécène belge Évence Coppée et porte le nom de « Coupe franco-belge Évence Coppée ».
Les joueurs de l’équipe de France – majoritairement des Parisiens – partent la veille au soir. Rendez-vous à gare du Nord à Paris à 22h pour prendre le train à 23h. Arrivée à Bruxelles dans la nuit après six heures de voyage sur des banquettes inconfortbales où ces jeunes hommes de 21 ans parlent sport et littérature dans une ambiance bon enfant.
Tirage au sort et pseudonymes pour pouvoir jouer
Le jour du match, après un peu de repos à l’hôtel, le repas du midi est copieux dans un restaurant près du Manneken-Pis. Les Français rejoignent Uccle, au sud de Bruxelles, en prenant le tramway.
Les douze hommes – avec le port de la moustache obligatoire comme l’exige la mode à l’époque – arrivent au stade Vivier d’Oie.
Seulement, onze joueurs peuvent être alignés sur la feuille de match. Les remplaçants ne sont pas autorisés. Comme douze hommes ont fait le voyage en Belgique, on procède donc à un tirage au sort dans les vestiaires : Émile Fontaine, le perdant, ne jouera pas. Et il ne portera jamais le maillot de l’équipe de France par la suite.
Autre subtilité : deux joueurs jouent avec un pseudonyme. Le buteur Louis Mesnier est appelé « Didi » et Fernand Canelle est « Fernand » dans les rapports et les journaux de l’époque. Pourquoi ? Dans la vie de tous les jours, ces hommes sont militaires. Si l’armée accorde des permissions de 48 heures, cette autorisation devient plus compliquée à obtenir quand il s’agit de partir à l’étranger, comme l’explique cet article de Chroniques Bleues. Ainsi, il a été décidé d’anonymiser les noms de ces soldats pour leur éviter des sanctions.
Comme la Belgique, la France adopte le système : 2-3-5. Dans le détail :
- Maurice Guichard garde la cage
- Le capitaine Fernand Canelle (« Fernand ») et Joseph Verlet forment la défense
- Les frères Georges et Charles Bilot avec Jacques Davy évoluent aux postes de demis
- En attaque, Louis Mesnier (« Didi »), Marius Royet, Georges Garnier, Gaston Cyprès et Adrien Filez doivent marquer
Les Belges jouent en rouge et les Français avec un maillot blanc cerclé des deux anneaux rouge et bleu de l’USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlétiques).
Il n’y a pas d’hymnes nationaux.
La France gagne le toss et choisit de jouer avec le soleil et le vent dans le dos.
L’arbitre anglais John Keene donne le coup d’envoi à 16h55 précisément.
Louis Mesnier premier buteur de l’histoire de l’équipe de France
Après l’ouverture du score belge, Louis Mesnier égalise à la 12e minute de jeu (1-1) et devient ainsi le premier buteur de l’histoire de l’équipe de France. Dans le compte-rendu du journal l’Auto (l’ancêtre de L’Équipe), on peut lire : « A 5h07, Didi égalise d’un de ces shoots foudroyants dont il a le secret« .

Dans la foulée, Marius Royet double la mise et permet à la France de mener à la mi-temps (2-1).
Après avoir été égalisé et mené de nouveau au score, la France évite la défaite grâce à une volée de Gaston Cyprès.
Score final : 3-3. Les deux équipes se partagent le trophée.
Création de la FIFA trois semaines après ce match historique
Après ce match historique, les équipes se retrouvent pour des banquets, d’abord au Regina puis aux Caves de Maastricht.
Un lieu de rencontre idéal pour échanger et négocier de vive voix sur l’avenir du foot mondial avant de reprendre le train le soir-même.
Trois semaines plus tard, le 21 mai 1904 à Paris, est fondée par sept pays la FIFA : la Fédération internationale de football Association. Une naissance à laquelle participent la France et la Belgique avec cinq autres membres fondateurs (Pays-Bas, Suède, Danemark, Suisse, Espagne).
Pour l’anecdote, Robert Guérin est le personnage central de cette rencontre : il fait partie du comité de sélection et coache l’équipe de France depuis le bord de la pelouse, il est journaliste et relate le match dans le journal La Presse le 4 mai 1904 et enfin il est le premier président de la FIFA fondée le 21 mai de la même année.

Le résumé de la rencontre paru le lendemain dans le journal L’Auto (l’ancêtre de L’Équipe) rapporté par le journaliste Ernest Weber présent sur place.


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